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Il frappe, pousse et dit des méchancetés à l’école

Il frappe, pousse et dit des méchancetés à l’école

Bonjour,

Moi j’aimerais savoir quelle solution que je pourrais trouver pour que mon enfant de 9 ans cesse de frapper, pousser, dire des méchancetés à tout ce qui bouge à l’école. C’est plus fréquent lors de la récréation et qu’il y a beaucoup de jeunes. Je ne sais pas si l’arrivée d’un bébé peut le faire agir comme ça. Ça fait plusieurs années que ça dure et cette année c’est pire… Il fonctionne quand même bien dans la classe.


Bonjour!

Votre question comprend déjà quelques éléments de réponse et en même temps il serait intéressant de vérifier un peu plus à fond le contexte des réactions de votre enfant. Tout d’abord, vous dites que ça fait des années que ce comportement est présent. Avez-vous remarqué s’il y a des moments où c’est pire? Est-ce que votre enfant manifeste des comportements agressifs surtout envers certaines personnes bien ciblées? Y a-t-il des moments où votre préadolescent semble positif et agréable? Dans quelles circonstances est-ce que ça va bien? Et si je comprends bien, vous attendez un nouveau bébé et votre enfant semble plus touché depuis qu’il a appris la nouvelle. On peut également observer comment ça se passe dans sa classe puisque vous soulignez que ça va assez bien. Est-ce que la présence d’un adulte qui « voit » les comportements fait la différence?

J’aimerais vous rassurer que ce comportement peut se résorber avec quelques questions et actions positives pour aider à comprendre ce processus.

Une jasette

Tout d’abord, vous pourriez avoir une petite jasette avec l’enfant pour voir ce qui se passe pour qu’il se fâche ainsi. Une discussion ouverte et empathique (tenter de saisir son point de vue sans jugement) vous enseignerait sans doute sur la compréhension de SON évaluation de la situation. Lui demander quels sont les éléments déclencheurs qui l’amènent à dire des méchancetés ou à pousser. On pourra alors voir si c’est son seuil de tolérance qui est très bas ou si c’est un enfant qui se fait harceler par ses pairs. Plus on aura d’éléments sur ce qui amène un enfant de 9 ans à être désagréable, plus il sera simple de l’amener à trouver des solutions. Idéalement on tente d’accueillir ses propos sans présumer qu’il peut avoir tort! A cet âge, je crois que l’enfant est en mesure d’évaluer ce qui le pousse à frapper.

Et lui, comment il se sentirait?

Pendant cette discussion, il serait intéressant de lui demander comment lui se sentirait s’il se faisait pousser ou frapper par des amis. Est-ce qu’il aimerait ça? Est-ce qu’il aurait de la peine, est-ce qu’il irait en parler à un adulte? Et maintenant, on lui retourne ses réponses en lui demandant de se mettre à la place de l’enfant qui se fait frapper par lui!

Trouver des solutions ensemble

On peut par la suite amener l’enfant à trouver ses propres solutions, ce sera plus facile s’il se met lui aussi à la place des enfants qui reçoivent les coups. On le questionne maintenant sur ce qu’il aurait préféré comme attitude de la part de ses amis. Est-ce qu’il pense qu’il y a différentes façons d’intervenir pour passer des messages de frustration? Parce qu’il est probable qu’il frappe ou dise des gros mots quand il se sent « attaqué » par des propos désobligeants de la part de ses amis. Si on l’amène à exprimer ses sentiments plutôt qu’à frapper, il apprendra sans aucun doute à mieux communiquer son ressenti. Des outils intéressants peuvent être apportés pour apprendre à votre enfant comment gérer sa colère (affiches des sentiments, livres sur la colère, dessins à colorier pour se défouler…).

Pour le bébé

Il semble normal pour bien des enfants de réagir un peu à l’annonce d’un nouvel enfant au sein de la famille. Il est intéressant de le faire verbaliser à ce sujet; à 9 ans il en est certainement capable. Il a peut-être peur de perdre une place dans la famille, d’avoir moins d’attention de la part de ses parents ou encore de se sentir mis de côté pour se faire « remplacer » par un bébé qui pleure… Son sentiment à ce sujet est probablement commun, en le faisant parler à ce propos, on va mieux cerner la difficulté entourant sa vision de l’arrivée d’un nouveau bébé.

Du positif! Des actions!

Idéalement, maintenant qu’on sait que l’enfant réagit moins bien à l’arrivée d’un présumé rival (un nouveau bébé), et qu’on saisit mieux ce qui se passe à l’école, on tente de se rapprocher de ce préadolescent en faisant des activités avec lui et en mettant l’accent sur ce qui est positif et ce qui va bien dans sa vie. On prend du temps seul avec lui, on souligne ses bons coups et on l’encourage dans les éléments positifs. On trouve des moyens de valoriser les bons moments sans accorder trop d’importance aux mauvais côtés. On demande la collaboration de l’école afin de fonctionner de façon assez similaire entre les milieux de vie de l’enfant.

Réparation

Quand un enfant de 9 ans continue d’avoir des mauvais comportements en frappant, en poussant et en proférant des méchancetés, on peut demander réparation en guise de conséquence. Par exemple, votre enfant pourrait être appelé à écrire un mot d’excuse chaque fois qu’il adopte un mauvais comportement ou encore il pourrait devoir rendre service à l’enfant qui a reçu ses agressions (ranger ses choses, porter son sac d’école ou lui apporter des choses dont il pourrait avoir besoin). Ceci demandera la collaboration de l’école, mais je suis convaincue que le professeur et/ou les spécialistes comprendront ces moyens pour inciter à une meilleure coopération de la part de votre enfant.

Il reste à adopter la constance dans vos réponses à ses mauvais comportements. Idéalement on encourage les bons coups et on ignore autant que possible les mauvais coups… L’enfant qui reçoit des encouragements saura plus rapidement adopter de bonnes attitudes envers ses pairs puisqu’il reçoit une attention positive plutôt que négative!

N’oubliez pas que ça prend plus ou moins un mois de constance pour améliorer un comportement, ça demande du courage et de la détermination, mais les résultats en valent la peine!