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Comment réagir face au spasme du sanglot?

spasme du sanglot

Bonjour,

Moi et mon conjoint avons deux enfants. Mon garçon a 3 ans et ma fille vient tout juste d’avoir deux ans. Depuis du haut de ses 7 mois, ma fille a commencé le spasme du sanglot. Tout a débuté lorsque celle-ci, debout accotée au bureau s’est fait prendre dans les bras par mon garçon d’un an et demi. Il l’a lâché et elle est tombée en pleurant, quelques secondes à peine pour s’évanouir. Quelques secondes qui  nous ont parue une éternité pour ensuite se diriger directement à l’urgence. Résultat, après examen, tout va bien ce n’était sans doute que le spasme du sanglot ! À certaines reprises, elle nous l’a refait. Nous avons finit par essayer du mieux que possible de l’ignorer. Elle nous le refait encore et ce parfois deux fois dans la même soirée. Parfois une fois dans la semaine et parfois quatre je ne compte plus…

Tantôt parce qu’elle ne voulait pas débarquer du bain, une autre… Elle ne voulait pas se brosser les dents, ou encore elle tombe sinon elle se chicane avec son frère et j’en passe. Comment terminer enfin ce comportement ?!! Je l’ignore lorsqu’elle le fait, en m’assurant qu’elle ne se blesse pas la tête si elle est assise, je continue mes choses en disant D’accord Kamylle c’est fini là… Et le temps de le dire elle revient a elle. Je trouve ça frustrant. Combien de temps cela va durer? On nous as dit de ne plus saisir comme ils le disait avant alors quoi faire?

Nanny Secours, nous avons vraiment besoin de vos conseils !

Merci à l’avance


Bonjour Stéphanie,

Tout d’abord, je veux vous encourager à continuer à ignorer ce comportement car c’est la meilleure piste d’intervention à ce problème et la seule même. Vous nous dites que votre fille revient à elle dans le temps de le dire, c’est donc que vous êtes proche d’en finir. Ne lâchez pas.

Le spasme du sanglot, bien qu’impressionnant voire inquiétant, n’est rien d’autre qu’un comportement appris lors d’un premier événement très émotionnel et qui est nourrit des réactions qu’il a provoqué et provoque par la suite. Ce comportement est assez rare et les enfants qui le présente sont en général des enfants hypersensibles et ce à plusieurs points de vue. Hypersensibles à leurs émotions qui peuvent ainsi prendre de grande proportion dans leur vie quotidienne et s’exprimer de manière parfois « spectaculaire ». Et hypersensibles à leur environnement et à leur entourage aussi.

Ces enfants sont en général de très bons observateurs et sont même parfois hypervigilants. Ils sont très intelligents, vif d’esprit et ont vite compris ce qui fait réagir Papa et Maman. Ils ont un talent incroyable pour décrypter les micro-indices de vos réactions. Ne dites pas à un de ces enfants que tout va bien, si cela n’est pas vrai car il ne vous croira pas du tout malgré toute la conviction dont vous pouvez faire preuve. Ceci est vrai pour la plupart des enfants mais encore plus chez un enfant hypersensible.

Souvent, j’accompagne des parents qui sont certains d’ignorer les comportements désagréables de leurs enfants alors que, après observation, il n’en est rien. Je n’ai évidemment pas eu la chance d’observer la dynamique de votre famille toutefois, je veux évoquer cette piste avec vous. Est-il possible que vous soyez passer d’une réaction d’inquiétude à, au fil du temps, une réaction d’agacement face à ces comportements?

Un enfant cherche la réaction, l’attention, peu importe sa nature positive ou négative. Tant qu’il y a réaction, il y a de la nourriture. Le comportement reste donc un moyen efficace de l’obtenir,.et il ne s’arrêtera pas. Seule la vraie ignorance, celle qui ne donne pas de résultat, de nourriture fera cesser le comportement. N’oubliez pas la capacité qu’a l’enfant de vous « lire ». Je vous invite donc à prendre un peu de recul et à vous observer. Comment objectivement réagissez-vous? Comment réagit votre conjoint, vos autres enfants etc… Quel résultat votre fille obtient?

Le but est de rester totalement indifférent à ce comportement. Cela veut dire faire totalement comme si de rien n’était y compris verbalement. Donc, on ne se retourne pas, ne s’avance pas pour s’assurer de sa sécurité (faites le juste du coin de l’oeil au pire si vous avez besoin de vous rassurer mais personnellement je ne serais pas trop inquiète qu’il arrive quoi que ce soit), pas de mot qui y fait allusion. Et cela de la part de votre conjoint également.

En modifiant une intervention avec un enfant, il se peut qu’on passe par une période pire dans l’expression du comportement. C’est juste un test, souvent inconscient, pour vérifier la solidité de l’intervention. Une tentative un peu plus forte d’obtenir encore le résultat recherché. Alors si le comportement s’amplifie, c’est que l’intervention marche et qu’il faut tenir le cap jusqu’à ce qu’il lâche.  C’est  peut être d’ailleurs dans cette période que vous vous trouvez actuellement.

Pour terminer, je veux porter votre attention sur le fait que derrière tout comportement il y a un besoin. Il est important d’en tenir compte car même si on réussit à éliminer un certain comportement, si le besoin en arrière n’est pas comblé, on peut voir apparaître un autre comportement pour y répondre à son tour. Je ne peux évidemment pas en dire plus par manque de données sur votre famille, toutefois voici une piste à explorer: Derrière l’hypersensibilité, il y a bien souvent une certaine insécurité. C’est par insécurité que l’enfant observe et devient hypervigilant à son environnement. Et un enfant insécure va toujours cherché à prendre le contrôle de son environnement y compris de ses parents. On peut voir certains signes d’anxiété même, de peurs irrationnelles etc… Même si cette sensibilité exacerbée amène des choses très positives à l’enfant, cette insécurité de base peut entraver l’épanouissement de l’enfant. Il est donc essentiel d’y regarder le plus tôt possible. Il y a plusieurs façons de restaurer cette sécurité chez l’enfant en fonction de son origine.

J’espère, Chère Stéphanie, avoir répondu à vos interrogations et à vous avoir donner des pistes qui vous parlent par rapport au spasme du sanglot chez l’enfant. N’hésitez pas à faire appel à une des coachs familiales de votre région qui pourra certainement vous guider et vous accompagner dans ce parcours. Bonne continuation.