Quel bonheur que de s’asseoir en famille afin de partager un bon repas! Un moment privilégié où petits et grands racontent leur journée. Toutefois, ces moments peuvent également être tout sauf agréables. Tandis qu’un repousse avec dégoût votre repas préparé avec amour, l’autre n’arrive pas à rester assis plus de 2 minutes! Bon nombre de parents sont pris avec cette réalité et recherchent des moyens concrets à mettre en place pour remplacer certains comportements indésirables de leur enfant au moment des repas. Voici donc les comportements qui reviennent le plus souvent, accompagnés de stratégies qui faciliteront et rendront ces moments plus agréables!
L’ENFANT QUI SE LÈVE CONSTAMMENT LORSQU’IL EST À TABLE
Plusieurs facteurs peuvent être le déclencheur de ce comportement.
L’aménagement du lieu par exemple est très important. Le moment des repas se veut conviviale, en famille. Il est bien plus attrayant lorsque tous les membres de la famille sont rassemblés à la table, prêts à partager le repas! Aussi, il est important de s’assurer que l’enfant soit confortablement assis. Veillez à ce que sa chaise soit à la bonne hauteur.
Un enfant assis sur une chaise d’adulte est rarement à l’aise car ses pieds ne touchent pas le sol. Prenez l’exemple du tabouret, lorsque nous y sommes assis et que nos pieds "ballotent" dans le vide. Pas très confortable! Du moins pas pour une longue période! L’enfant est souvent en mouvement sur la chaise par manque de confort. Pour l’aider, vous pouvez mettre un petit banc en dessous de ses pieds. Déjà-là, vous constaterez une amélioration!
Afin d’encourager l’enfant à rester assis, vous pouvez l’aider de plusieurs façons :
- L’aider à se repérer dans le temps alloué au repas. Pour ce faire, vous pouvez utiliser une minuterie (time timer) ou placer un morceau de gommette sur l’horloge par exemple. Il est important de donner un temps raisonnable où l’enfant doit être assis. Pour certains enfants, 10-15 minutes sera bien suffisant!
- Appliquez la conséquence annoncée suite aux avertissements! Lorsque l’enfant se lève, avertissez-le de revenir s’asseoir. Vous pouvez également l’aider en le prenant et l’asseyant. S’il se relève à nouveau, répétez votre avertissement mais cette fois-ci en annonçant la conséquence à venir. S’il se relève, vous allez lui retirer son assiette et il devra patienter au dessert ou à la prochaine occasion de manger. Certes, votre enfant réagira en pleurant, en vous disant qu’il restera maintenant assis ou encore qu’il va mourir de faim! L’important est de ne pas revenir sur la conséquence annoncée! Tenez- bon…il ne mourra pas de faim! Expliquez-lui simplement qu’il a eu quelques chances de se rattraper et que maintenant c’est terminé. Pour ce faire, l’enfant doit être en mesure de bien comprendre vos demandes et avoir acquis le langage.
- S’assurer qu’il n’y ait pas de stimuli dérangeants autour : Lors des moments à table, on s’assure que les choses stimulantes autours de l’enfant ne soient pas accessibles ou visibles (télévision, jouets, etc.) On veut concentrer son attention au repas, créer un climat chaleureux et laisser place aux échanges et à la discussion. Cela est bien difficile à faire si son attention est dirigée ailleurs!
- Des renforçateurs positifs! Afin de modifier un comportement, l’enfant est plus enclin à le faire lorsqu’il y a un renforçateur, un gain! Vous pouvez instaurer un petit tableau de motivation, très simple et réaliste pour l’enfant où il pourra avoir le privilège de faire une activité avec un des deux parents ou de choisir le prochain repas par exemple. Le but n’est pas de dépenser mais de passer un moment agréable ensemble!
L’ENFANT QUI MANGE PEU, TROP OU TROP VITE
Avant tout, il est important de mentionner que l’image corporelle est en construction chez l’enfant. Le regard positif que l’adulte porte à son enfant est donc essentiel à une bonne image de soi.
Les parents se doivent donc d’être vigilent quant aux commentaires sur le poids ou l’apparence de leur enfant.
Que leur enfant mange peu ou beaucoup, les parents seront inquiets pour leur développement. Il ne faut pas oublié que l’appétit diffère d’une personne à l’autre. Toutefois, si vous vous questionnez davantage sur la santé de votre enfant en lien à son alimentation ou si des comportements vous inquiètes, il serait préférable de consulter un professionnel de la santé.
L’ENFANT QUI MANGE PEU OU TRÈS LENTEMENT
Dans ce cas-ci, l’enfant qui refuse de manger ou qui a un très faible appétit doit être respecté par l’adulte dans ses signaux de faim et de satiété.
Forcer l’enfant ou utiliser la menace ne devrait pas être utilisé. Voyons plutôt quelques stratégies qui peuvent favoriser l’intérêt et la découverte des aliments.
- Assurez-vous que les horaires des repas et collations sont fixes. En établissant cet horaire, vous réduisez le risque que vos enfants mangent quand bon leur semble en vous disant par la suite qu’ils n’ont pas faim au moment de se mettre à table pour le souper par exemple!
- Assurez-vous que les repas sont équilibrés et nourrissant.
- L’inviter à goûter sans le forcer! Rappelez-vous que ce moment se veut agréable. On ne veut pas que l’enfant associe le repas à un instant négatif et confrontant.
- Ne supprimez pas de son assiette les aliments qu’il n’aime pas. Sans l’obliger à les manger, dites-lui plutôt que s’il change d’idée, il pourra y goutter… Sait-on jamais! Et surtout, ne remplacez pas un aliment par un autre parce qu’il ne l’aime pas! C’est entre autre la raison pour laquelle on peut tomber dans la roue des caprices alimentaires! On opte plutôt pour la diversité en sachant très bien qu’il est normal de ne pas aimer tous les plats servis!
- Si l’enfant refuse catégoriquement de manger le contenu de son assiette, retirez-la au moment venu et servez-lui le dessert comme tout le monde ou attendez à la prochaine occasion de manger si tel est le cas.
- Demandez-lui avant de le servir si sa faim est petite, moyenne ou grande. Lui permettant ainsi de prendre conscience de ses signaux de faim.
- Donnez de plus petites portions quitte à se resservir pour ne pas décourager l’enfant devant la montagne de nourriture!
- Donnez-lui un repère visuel pour qu’il connaisse le temps alloué pour le repas (horloge, minuterie, etc.) Le but n’est pas de presser l’enfant, mais lorsque cette période de temps est terminée, l’assiette se voit retirée.
- Veillez à ce qu’il n’y ait pas de stimuli pour l’enfant lors du repas (télévision, jeux, etc.) Cela facilitera l’intérêt à son assiette plutôt qu’à ce qui est autour.
- Faites participer votre enfant à la préparation des repas, d’une recette, à mettre la table, etc. Il se sentira impliqué donc peut-être plus intéressé au moment d’être à table et de goûter son repas!
- Allez à la découverte des aliments. Parlez de la texture, des couleurs, de l’odeur. Cherchez à éveiller l’intérêt et la découverte des aliments en question!
L’ENFANT QUI MANGE TROP OU TROP VITE
Encore là, il faut mentionner que l’appétit est bien différent d’un enfant à l’autre. Certains enfants on un bien grand appétit, d’autres se dépêchent à engloutir leur repas. Comme mentionné ci-haut, on ne devrait jamais passer de commentaires en lien au poids ou au fait que l’enfant mange trop. Reste qu’il existe des stratégies pour que l’enfant réduise la cadence au moment des repas et puisse apprécier davantage cette occasion!
- Dites-lui qu’il a du temps pour manger! Parfois, certains enfants ont peur de manquer de temps, se dépêchant donc d’engloutir leur repas.
- Favorisez la discussion et les échanges avec lui. Cela crée de beaux moments en famille tout en lui permettant de ralentir le rythme.
- Lui dire de déposer sa fourchette entre les bouchées peut être un bon moyen concret pour réduire la vitesse à laquelle il avale votre délicieux repas!
- Posez-lui des questions sur les aliments dans son assiette, favorisant ainsi l’éveil et la découverte des aliments.
- Demandez-lui avant de le servir si sa faim est petite, moyenne ou grande. Lui permettant ainsi de prendre conscience de ses signaux de faim.
- Servez-lui une assiette normale et permettez-lui de se resservir au besoin.
- Privilégiez des aliments variés et nutritifs.
- Instaurez certaines règles à table : manger à la table, attendre que tous aient terminé pour un 2e service, demander la permission pour sortir de table, etc. L’idée est de s’entendre sur une structure pour faciliter la gestion des repas!
LES MENACES ET LES GRANDES ÉLOGES: QUOI EN PENSER?
Il est important de respecter la faim et les signaux de satiété des enfants. Autrement dit : les parents décident de la qualité des aliments servis.
L’enfant, quant à lui, décide de la quantité d’aliments qu’il mangera!
Il n’est pas rare d’entendre les parents menacer l’enfant de la perte de son dessert s’il ne mange pas tout le contenu de son assiette ou à l’inverse, le féliciter grandement lorsqu’il a tout mangé! Or, il ne faut pas oublier que le dessert est un complément du repas (yogourt, fruits, compote, etc.). Et de temps à autre, des desserts plus sucré comme du gâteau ou des biscuits. Donc, même si notre petit n’a pas tout mangé, il peut compléter son apport nutritif avec son dessert. Si nous apportons ce gain comme conditionnel au repas, nous démontrons à l’enfant qu’au fond, le repas principal se veut moche mais le dessert quant à lui est très amusant….quelque chose à ne pas manquer! Toutefois, ce n’est pas ce que l’enfant devrait retenir.
Le repas en entier devrait être vu comme plaisant.
Il faut aussi se rappeler que manger…n’est pas un exploit en soi! C’est un privilège! Il serait donc important de féliciter nos enfants pour leurs qualités, leurs talents plutôt que sur la quantité d’aliments avalés! Nous pouvons assurément inculquer à notre progéniture la chance que nous avons de s’alimenter sans toutefois leur mettre de pression!
Bon appétit!