Comment faire pour conscientiser davantage ces jeunes en quête de sensations fortes?! Tous les pays du monde cherchent tant bien que mal LE moyen pour remuer ces jeunes. Mais toutes ces campagnes de sensibilisation ne semblent pas atteindre les jeunes dans leur réalité.
En Angleterre, si un jeune perd son permis de conduire, il doit refaire tout le processus depuis le début pour le récupérer. J’aime bien l’idée! Il est important de souligner que les jeunes n’ont pas le monopole en ce qui concerne l’imprudence au volant! Plusieurs adultes ont aussi le « pied pesant »! Et si cette loi s’appliquait à l’ensemble de la population?!
En Ontario, le nombre de passagers admissibles dans un véhicule est déterminé en fonction de l’expérience du conducteur. Option très intéressante aussi quand on considère que l’être humain se laisse influencer par ses pairs. Et quand cet humain est en plus un jeune en quête d’adrénaline, les chances de se laisser influencer sont encore plus grandes.
La maturité dans le cerveau se développe vers 23-24 ans. Nos jeunes n’ont donc pas toute la maturité nécessaire pour bien saisir l’ensemble des enjeux face aux choix qu’ils font. Il ne faut pas non plus oublier la consommation de psychotropes (alcool et drogue) qui vient supprimer toutes les inhibitions, ce qui veut dire en terme clair que l’alcool et la drogue donnent vacances à notre jugement et à notre autocontrôle.
Certains proposent de ne pas permettre l’acquisition du permis de conduire avant 18 ans. Les sanctions sont beaucoup plus sévères envers les adultes que les enfants, ce qui est logique étant donné leur degré de maturité. Toutefois, on parle ici de la sécurité de tous et de chacun face à un danger potentiellement mortel. Grosse responsabilité pour un jeune, vous ne trouvez pas? Des drames qui risquent d’hypothéquer leur vie ou celles des autres!! En changeant la loi pour l’acquisition du permis à 18 ans, les jeunes sur la route auraient donc à faire davantage attention afin d’éviter de se retrouver dans de beaux draps! Bien que ce soit ancré dans notre société depuis plusieurs générations que l’âge légal pour conduire est de 16 ans, ce moyen serait intéressant à essayer.
J’entends déjà des parents dire « Mais mon enfant est tellement mature et très responsable. Il me raconte tout et je sais qu’il ne se laisserait jamais influencer. » Malheureusement, si on combine l’alcool, l’influence de ses amis et son jeune âge, il lui sera difficile de tenir son bout fermement. Ceci est loin de vouloir dire que tous les jeunes feront ces choix aux conséquences potentiellement dramatiques! Nous pouvons agir en tant que parents!! Voici donc quelques pistes...
Se questionner sur nos propres habitudes de consommation et de conduite. Est-ce que nous consommons de l’alcool avant de prendre la voiture en banalisant le nombre de consommation? Est-ce que vous choisissez toujours de ne pas conduire lorsque vous avez pris quelques verres? Acceptez-vous d’embarquer dans la voiture de quelqu’un qui se dit apte à conduire même si vous l’avez vu consommer plus que la limite acceptable? Est-ce que vous avez l’habitude de conduire au dessus de la limite permise? Est-ce que vous avez tendance à conduire plus rapidement lorsque vous être pressé ou en colère pour une raison X? Est-ce que vous êtes patient et tolérant avec les autres automobilistes ou bien vous cherchez toujours un moyen de les dépasser? Anticipez-vous les comportements des autres (voiture, vélo, piétons, etc.) avec qui vous partagez la route ou vous croyez avoir la priorité? Conduisez-vous de la même manière en tout temps ou votre conduite peut varier en fonction de différents facteurs tel que : avec ou sans passagers, enfants ou adultes, journée ensoleillée ou journée de pluie ou de neige, jour ou nuit, etc.? Est-ce que vous aimez la vitesse, les sensations fortes?
Donner l’exemple. En fonction de l’analyse de vos habitudes de consommation et de conduite, est-ce que vous avez l’impression d’être un exemple à suivre pour votre enfant? Est-ce que pourriez améliorer certaines choses? Si oui, quels moyens concrets allez-vous prendre pour y arriver? Avez-vous toujours un chauffeur désigné ou un plan B si vous n’êtes pas en état de conduire?
Demander aux autres de ralentir. Est-ce que vous vous permettez de demander aux autres de ralentir en voiture? Au même titre que pour l’intimidation, la plupart des gens choisiront de ne pas intervenir lorsqu’ils sont témoin de comportements inadéquats en se disant que cela ne les concerne pas, mais pour changer les choses, il faut avoir le courage de s’affirmer auprès des autres! Apprenez à vos enfants à s’affirmer devant ces comportements.
Éviter de faire la morale. L’adolescence est un moment dans la vie où l’on remet en question tout ce que nos parents disent ou font, alors il est fort à parier que la morale n’aura pas l’effet escompté sur le jeune! Aborder plutôt clairement le sujet et explorer avec votre lui les moyens qu’il peut prendre pour ne pas se retrouver dans des situations où il pourrait être tenté de faire de mauvais choix.
Être disponible. Dites à votre jeune que vous préférez aller le chercher à la sortie des bars plutôt qu’il conduise après quelques verres ou qu’il soit passager d’une voiture avec un conducteur aux facultés affaiblies. Vous pourriez aussi opter pour l’achat de coupons Cool taxi qui permettra à votre jeune de toujours avoir l’argent nécessaire pour prendre un taxi. Vous pourriez aussi explorer avec votre ado un plan B avec un adulte en qui il a confiance, une tante, un oncle, le parent d’un ami, etc. L’important est qu’il ait TOUJOURS une alternative, facile d’accès, pour rentrer chez lui en toute sécurité.
Les enfants ne deviennent pas responsables du jour au lendemain. Ça s’acquiert un petit peu par petit peu à travers le temps. Notre rôle est de les accompagner et leur fournir les outils nécessaires pour les aider à faire des choix qui ne mettront pas leur sécurité ou celle des autres en jeu. N’hésitez surtout à consulter si vous ressentez le besoin d’être guidé avec votre jeune.
Éducatrice à l'enfance, coacf familial et fondatrice de Nanny secours. Entrepreneure depuis l'automne 2006.