La négociation chez les enfants ou comment apprendre à réfléchir

Probablement que nous le faisons tous un peu, beaucoup, ou passionnément! Les enfants ont cependant besoin d'apprendre à négocier; notre rôle de parent est de les soutenir, mais surtout de leur fournir l'occasion de réfléchir par eux-mêmes.

Il faut leur montrer "comment" réfléchir et non "à quoi" réfléchir. L'essentiel est dans le processus de réflexion et non dans le résultat! Négocier est un art, les stratégies pour bien négocier sont des étapes essentielles à une bonne communication.

La démarche lors d'une situation conflictuelle:

• L'enfant suggère, par exemple, de pousser son camarade qui occupe une place qu'il convoite.
• L'adulte questionnera l'enfant: que crois-tu qu'il va se passer si tu poses ce geste? Que fera ton camarade si tu le pousses OU comment réagira-t-il?
• L'enfant prend alors conscience de l'impact de son geste par lui-même et tentera sans doute de trouver un autre moyen pour arriver à ses fins.

Cet exercice mène l'enfant à développer ses capacités à anticiper les conséquences des solutions qu'il propose.

Si nous lui dictons comment agir (par exemple lorsque l'adulte dit à l'enfant: tu dois lui demander gentiment pour prendre sa place), l'enfant apprend moins à discerner les conséquences de ses gestes et ne réfléchira pas aux suites probables de ses comportements inadéquats.

Il est également intéressant, comme parent, de ne pas tenter de trouver le coupable ou celui qui a commencé.

On peut plutôt suggérer ce type de question aux protagonistes:

• Qu'allons-nous faire pour arrêter la dispute?
• Comment réparer le dégât?
• Comment pourrait-on faire pour partager votre jouet sans que chacun soit lésé dans son besoin de l'avoir pour lui tout seul?

Idéalement, on évite de prendre parti en cherchant une solution pour un des deux enfants. On évite ce piège si on interpelle les deux enfants à tour de rôle lors des situations conflictuelles et on évite également de victimiser l'un des deux et de culpabiliser l'autre!

Quelques obstacles:

• La disponibilité des adultes pour accompagner les enfants dans la résolution de conflit
• L'humeur des parties: enfants et adultes
• Le rythme de vie effréné des familles
• La connaissance des processus de résolution de conflit

Lorsque ça va vraiment mal, on peut demander un temps d'arrêt aux enfants, question de les aider à se calmer avant d'entamer quelque processus que ce soit. Une fois la tempête passée, on peut reprendre le processus, question de pratiquer le plus souvent possible cette approche plus pacifique!

Bonne pratique!