Le TDAH est un trouble causant chez l’individu un ensemble précis de comportements réguliers cliniquement observables.
Le diagnostic de ce trouble se base sur des symptômes d'inattention, d’impulsivité et d'hyperactivité, qui affectent de façon remarquable les relations de l’individu avec les autres, son éducation et sa vie professionnelle (DSM-IV-TR, 1996).
Le trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDA/H) touche de 4 à 6% des enfants nord-américains (American Psychiatric Association, 1995).
Au Québec, selon le Ministère de la Santé et des Services sociaux, il représente le trouble le plus fréquemment diagnostiqué chez les enfants du primaire. En 2011, l’Institut de la statistique du Québec a estimé que près de 8 % des enfants sont susceptibles de présenter un niveau élevé de symptômes d’HI entre 3 ½ et 8 ans (MELS, 2003). De plus, les résultats de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ÉLDEQ 1998-2010) permettent de documenter l’évolution des comportements d’hyperactivité et d’inattention (HI) chez les enfants, avant même qu’ils ne fassent leur entrée dans le système scolaire.
Le pourcentage croissant d'élèves identifiés comme ayant le TDAH partagent les caractéristiques suivantes : une réussite scolaire réduite; une interaction négative avec les enseignants et les pairs; et une faible estime de soi (Baum & Olenchak, 2002; Edmunds & Martsch, 2008).
Selon l’Association américaine de Psychiatrie (1995), les enfants ayant un déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) montrent des niveaux inappropriés d'hyperactivité, d'impulsivité et d’inattention.
Ces comportements peuvent mener à des perturbations dans les relations parents-enfants et participent à l’augmentation du stress parental (Barkley, 1997). Avec le temps, les parents peuvent développer des stratégies éducatives mal adaptées pour gérer les comportements excessifs de leur enfant, celles-ci entrainant réciproquement l’escalade et le maintien des comportements perturbateurs de l’enfant. C’est pourquoi il parait essentiel, dans la prise en charge du TDAH, de travailler directement avec les parents afin de les aider à rétablir des interactions positives avec leur enfant.
Les problèmes relationnels que rencontrent fréquemment les parents et les enfants ayant des difficultés de comportement général, et plus spécifiquement du TDAH, se posent comme un défi au cœur du noyau familial. Par conséquent, dans sa recherche concernant les familles canadiennes et les enfants ayant le TDAH, Lemelin (2006) précise que :
Les symptômes du TDAH soumettent la famille à d’importantes tensions associées à des difficultés au niveau du fonctionnement familial, des interactions parent-enfant, de la résolution de problèmes et de la communication.
Les parents et leurs enfants ayant un TDAH : une relation difficile
Malgré les différentes possibilités d’obtenir du soutien, la grande douleur et l’isolement que vivent les parents des enfants ayant des difficultés d’apprentissage, semblent être des enjeux très importants (Alghazo, Dodeen, Algaryouti, 2003). Les parents d'enfants ayant des besoins spéciaux vivent en tension continue, à la maison et en société. Ils ont beaucoup de questions à poser et un fardeau énorme à porter (Margalit & Raskind, 2009).
Plus spécifiquement, les parents d’enfants ayant un TDAH vivent un stress continu. Une étude récente, réalisée par la Fédération mondiale de la santé mentale (2004), met en évidence l’expérience d’individus et de familles ayant des enfants souffrant du TDAH. Dans neuf pays dont le Canada, les résultats ont révélé qu’à partir du premier contact avec un professionnel en raison de symptômes du TDAH, les enfants canadiens ont attendu en moyenne 1,59 an avant d’être officiellement diagnostiqué : 56% ont attendu moins de 12 mois, tandis que 30% ont attendu plus de deux ans. Les résultats révèlent également que 69% des parents canadiens se sont dits stressés ou inquiétés suite à la découverte de ce problème chez leur enfant.
Malgré les diverses sources de soutien, le fait que le TDAH chez les enfants augmente le stress des parents est une réalité confirmée par plusieurs chercheurs (Johnston et Mash 2001). Ainsi, de nombreuses recherches ont rapporté un taux élevé de stress parental en lien direct avec le diagnostic de TDAH d’un enfant dans la famille (Harrison et Sofronoff, 2002; Van der Ord et coll., 2006). Par conséquent, les parents éprouvant des niveaux de stress extrêmes sont moins à même de mettre en œuvre des plans d’interventions visant à aider leur enfant (Kazdin ,2008). Par le fait même, l’augmentation du stress parental peut influencer la relation parents-enfants et avoir un impact négatif sur les approches parentales utilisées au sein de la famille (Abidin, 1992; Rodgers, 1998).
Par ailleurs, des recherches ont prouvé que le TDAH est souvent un trouble existant au sein d’une même famille. Des études sur la famille ont établi des taux élevés de TDAH chez les parents biologiques des enfants atteints de TDAH (par exemple, Faraone et coll. 2000). Ainsi, les chercheurs s’attendent toujours à découvrir un TDAH chez l’un ou l’autre des parents de l’enfant atteint du TDAH. De ce fait, le TDAH chez l’adulte doit être ajouté aux facteurs contributifs de stress parental dans ces familles.