Il n’y a pas si longtemps de cela, les gens qui vivaient une relation amoureuse avec un partenaire de même sexe devaient abandonner l’idée de devenir parent, de fonder une famille. Aucun mécanisme n’était mis en place pour faciliter l’accès à la parentalité pour ces couples. Ni les lois, ni la société n’étaient prêts à accepter ni à faciliter ce projet.
Au même titre que les familles reconstituées ou la monoparentalité, le phénomène de l’homoparentalité a émergé peu à peu et s’est installé dans notre société. En 2005, la Chambre des communes du Canada modifie par voie législative la définition du mariage pour inclure le mariage homosexuel. Ceci a ainsi facilité l’acceptation de leur normalité familiale. Depuis quelques années donc, les couples affirment haut et fort la normalité du désir d’enfant et de la famille et prennent tous les moyens pour y arriver.
Les méthodes qui facilitent le projet de parentalité pour les couples hétérosexuels deviennent alors disponibles aux autres. Que se soit en faisant appel à une mère porteuse, en devenant famille d’accueil, en adoptant ou en choisissant la procréation assistée (par exemple l’insémination artificielle), les couples ont aujourd’hui l’opportunité de devenir parent, qu’importe le modèle de leur couple.
Qu’en est-il alors de l’impact de l’homoparentalité sur le développement de l’enfant? Plusieurs psychiatres et psychologues à travers le monde se sont penchés sur le sujet et les recherches réalisées aux États-Unis et en Europe du Nord tendent à montrer qu’il n’y a pas d’impact majeur de l’homoparentalité sur le bien-être et le devenir psychologique des enfants. Idem chez nous, les chiffres des enquêtes réalisées au Québec et par l’Association américaine de psychiatrie sont probants : les enfants élevés par des couples homosexuels grandissent comme les autres. La proportion des difficultés que connaîtront les enfants, qu’ils proviennent de parents hétérosexuels ou homosexuels sont identiques.
Quant aux enfants eux-mêmes, les quelques données disponibles indiquent que la majorité des enfants déclare ne pas voir de différence entre leur famille et les autres configurations familiales.
Christophe André, psychiatre et psychothérapeute français résume simplement le débat sur l’homoparentalité en l’expliquant ainsi : il y a tant d’autres facteurs qui pèsent sur l’équilibre et la construction d’un enfant ! L’enfant est extraordinairement adaptable, pourvu qu’il ait de l’amour autour de lui. Si ses parents l’aiment et s’aiment, tout est possible.