S’affirmer! Ouf! C’est un bien grand mot. Nous entendons parler d’intimidation quotidiennement. Afin d’aider et d’accompagner nos enfants, nous leur offrons des pistes pour apprendre à s’affirmer. Encore faudrait-il être cohérent et leur laisser la possibilité d’expérimenter.
S’affirmer implique qu’on doit s’exprimer. On partage à l’autre comment on se sent et on lui explique que nous n’acceptons pas un comportement qui nous dérange. Facile à dire… Pour certains adultes il est encore difficile de s’ouvrir et de partager leurs sentiments et leurs besoins. La peur de blesser l’autre et la peur du jugement peuvent freiner leurs élans. Pourtant, on voudrait que les enfants réussissent à le faire…de manière adéquate…. du premier coup!
A-t-on oublié que les enfants sont en apprentissage? Rappelons-nous que la communication et l’affirmation sont des processus. On n’y excelle pas après la première tentative. C’est un cheminement qui exige du temps, de la patience, des essais et des erreurs. Rappelez-vous lorsque votre enfant a fait ses premiers pas : il est tombé, il a parfois pleuré et vous l’avez accompagné en lui tenant la main, l’encourageant à chacun de ses petits pas. Vous étiez probablement très patient à son égard et le félicitiez régulièrement. Ce sont les mêmes étapes pour l’apprentissage de l’affirmation. Les enfants font des essais, se trompent et ne sont pas toujours adéquats. C’est à nous de les accompagner, de leur rappeler avec douceur comment faire et de les soutenir.
Or, je constate que la patience qui était si naturelle lors de l’apprentissage des premiers pas semble être devenue chose étrangère lorsque vient le temps d’accompagner nos enfants dans les différents apprentissages de la communication. Nous souhaitons qu’ils puissent s’exprimer, mais les réprimandons lorsque ce n’est pas fait de façon adéquate. Qu’ils aient 6, 10 ou 15 ans, ils expérimentent. Nous leur répétons d’exprimer leurs émotions, de dire non aux situations qui les dérangent et de s’affirmer. Toutefois, lorsqu’ils le font envers les adultes, nous le leur reprochons. « Ne me parle pas sur ce ton! » Le discours serait-il « Affirme-toi…envers tes amis seulement ? ». Étrange, non ?
Il me semble en entendre déjà plusieurs me dire : «Tu proposes quoi alors ? On ne dit rien et on les laisse faire ? » Pas du tout ! Il y a une grande différence entre guider et laisser faire. Si mon garçon m’exprime comment il se sent lorsqu’il est fâché et qu’il le fait de manière plus agressive, c’est mon devoir d’abord de l’écouter, ensuite de lui expliquer que cette manière n’est pas acceptable et enfin de lui en proposer d’autres. Nous avons tendances à rappeler aux enfants ce qu’ils n’ont pas le droit de faire, mais nous oublions de leur proposer des solutions et des comportements adéquats à adopter. Lorsque ma fille me répond sur un ton plutôt désagréable (Ah ! Les joies de la préadolescence), je peux lui dire : « Ne me parle pas sur ce ton! ». Cependant, je préfère de loin lui répondre : « Tu sais ma belle, quand tu me parles sur ce ton, ça je trouve que ça ressemble davantage à de l’arrogance. Comment pourrais-tu me le dire autrement ? ». Et si elle est à court d’idées, je peux lui en proposer. Éventuellement, si ça devient problématique on met des moyens en place et l’enfant et/ou l’ado devra assumer ses choix : « Un ton désagréable ne me permet pas d’obtenir ce que je souhaite. »
Bref, la communication ça s’apprend. Si vous choisissez d’investir dans des moyens efficaces, vous et vos enfants n’en seront que grandement récompensés. Des belles stratégies de communication sont des très bons outils, et ce, pour la vie.