Mon fils de 18 mois me tape

Bonjour,J’ai un petit garçon de 18 mois. Il a commencé dernièrement à taper ou lancer des objets lorsqu’une situation lui déplaît.  Par exemple lorsqu’on lui dit non. Je comprends que c’est sa façon à lui de nous démontrer qu’il est mécontent mais comment puis-je l’aider à s’exprimer autrement? Il parle un peu mais pas au point de me dire sa colère.Également, les punitions et retraits à cet âge, est-ce recommandé? Car j’ai essayé et sans succès.  Il me tape en sortant du retrait ou y va lui-même! Je lui répète que ce n’est pas bien et que je ne veux pas qu’il me tape, mais il me répond par une tape.  J’ai essayé d’ignorer pour ne pas donner d’importance à ce geste mais il continue évidemment.J’avoue être un peu mélangée pour la discipline à cet âge.Merci pour vos conseils.Mélanie

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Bonjour Mélanie!Je vous remercie de faire appel aux coachs du réseau Nanny Secours.  Il est tout à votre honneur d’être une maman proactive en recherche de solutions!Je tiens premièrement à vous rassurer : selon ce que vous me décrivez, il semble que votre enfant soit dans la phase d’opposition, tout-à-fait normale à son âge.  Aussi embêtant que cela puisse être comme parent, cela fait partie du développement sain de votre enfant.  La phase d’opposition, communément appelée le « terrible two », commence généralement vers 18 mois et se termine vers 3 ans, âge à laquelle les enfants commencent à mieux intégrer les règles, avec votre appui bien entendu. C’est au cours de cette période d’opposition que l’enfant réalise qu’il est sa propre petite personne et qu’il peut avoir un certain contrôle sur son environnement par la magie du non! C’est une phase qui est nécessaire afin qu’il puisse développer la confiance de s’affirmer et de faire des choix personnels tout au long de sa vie. Pour ce faire, il doit toutefois vous défier et vous désobéir! Il est donc important comme parent de respecter son besoin d’affirmation tout en le soutenant pour l’aider à s’exprimer adéquatement.J’aimerais vous proposer quelques pistes de réflexions afin de vous aider à mieux comprendre le comportement de votre enfant et mettre en application les suggestions qui vous conviendront.Pistes de réflexion :

1. Depuis quand votre fils a-t-il adopté ce comportement?  Y a-t-il eu un déclencheur?  Quelle a été votre réaction la première fois qu’il a agi ainsi?

2. À quelle fréquence ses comportements se produisent-ils? À chaque non? Une fois sur 2? Une sur 5?

3. Est-ce pareil à tout moment de la journée ou si c’est parfois pire? Par exemple lorsque vous êtes pressés par le temps, lorsque votre fils est fatigué en soirée, etc.

4. Qu’arrive-t-il lorsque votre enfant vous retape en sortant du retrait? Quelle mesure mettez-vous alors en place?

5. Y a-t-il eu des changements récents dans la vie de votre petit coco?

6. Que croyez-vous que votre enfant cherche à exprimer par ses gestes? Une négociation pour obtenir ce qu’il veut? Une réaction de votre part?

7. Je vois que vous êtes une maman qui ne craint pas d’essayer plusieurs solutions et je vous en félicite! Combien de temps vous allouez-vous avant de juger qu’une mesure n’est pas efficace?  Il est tout à fait normal de se décourager en voyant qu’une méthode ne donne pas des résultats immédiats. Toutefois la constance donne toujours de meilleures chances à votre enfant pour modifier son comportement et comprendre où sont les limites.

Suggestions d’interventions :Pour limiter les réactions au non (ou à ce qui lui déplaît):

• Gardez vos directives claires et courtes et limitez-en le nombre.

• Déterminez ce qui est vraiment important pour vous et concentrez-vous à lui montrer ces valeurs; autrement dit choisissez vos batailles.  Cela prend une vie pour élever un enfant et chaque chose peut se faire en son temps.   Pour débuter vous pourriez commencer avec tout ce qui a rapport à sa sécurité et les comportements qui vous sont vraiment dérangeants (comme vous taper par exemple).  Vous pourrez ainsi prendre davantage conscience des fois où vous dites non et des fois où vous dites oui!

• Si votre enfant réagit lorsqu’il se sent pressé dans le temps, tentez de lui donner un petit délai.  Au lieu de « range tes blocs! » Essayez plutôt : « Mon coco, encore 5 minutes et nous allons ranger tes blocs! ».  Il est même possible d’utiliser une petite minuterie visuelle, mieux connue sous le nom de « Time timer » qui montre à votre enfant le temps qui lui reste.

Afin de l’aider à s’exprimer autrement :

• Soyez un modèle dans l’expression de ses émotions.  Vous pouvez lui dire : « Dis-le avec des mots : je suis fâché! » ou encore l’aider en disant : « Hum je vois que tu es très fâché! ». Mimez les expressions faciales qui vont avec l’émotion en les nommant.  Cela aidera votre enfant dans l’acquisition des façons adéquates de s’exprimer.

• Apprenez-lui à utiliser des mots pour faire des demandes et à vivre certains délais.  Il lui sera ainsi plus facile de verbaliser ce qu’il désire et de tolérer une frustration et un non!

• Vous pourriez aussi mettre des images d’émotions à hauteur de votre enfant à titre de pictogrammes pour l’aider à s’y référer.

• Vous pourriez créer avec lui un imagier des sentiments soit avec des photos des gens qu’il affectionne particulièrement soit en découpant dans des magazines des images de gens exprimant diverses émotions.

• Plusieurs beaux livres d’histoires existent sur le marché afin d’apprendre aux enfants à comprendre les émotions.  Vous pourriez les emprunter à votre bibliothèque municipale et profiter d’un petit moment de douceur avec votre enfant. Voici une courte liste de mes préférés :

  • Léon et les émotions – Éditions courte échelle

  • Je suis très fâchée – Éditions Toucan

  • Quand je suis en colère – Éditions caractère

  • Quand je suis triste – Éditions caractère

  • Quand j’ai peur – Éditions caractère

  • Quand je suis heureux – Éditions caractère

  • Quand je suis jaloux – Éditions caractère

  • Ce que j’aime de ma famille – Éditions caractère

  • Ce que j’aime de moi – Éditions caractère

  • Le grand livre de l’amour –Éditions caractère

  • Ce que j’aime de mes grands-parents – Éditions caractère

  • Le loup qui n’aimait pas Noël – Éditions auzou

  • Le loup qui voulait changer de couleurs – Éditions auzou

  • Mimo, je n’ai pas peur – Éditions Dominique et Cie

  • Yoyo, moi aussi je suis capable – Éditions Dominique et Cie

  • Comment ça va Binou? Dominique et compagnie

  • Binou et M. Mou, le cauchemar – Dominique et compagnie

  • Le shampoing de toupie – Dominique et compagnie

  • Brave Binou – Dominique et compagnie

  • Caillou : parfois les mamans se fâchent – Éditions Chouette

  • Si j’étais en colère, Yaya – Éditions de la Bagnole

  • Grosse colère – Éditions école des Loisirs

Lorsque votre enfant lance ses jouets ou vous tape :

• Toutefois si votre enfant vous tape ou vous lance un bloc, soyez ferme! Vous pouvez commencer par lui dire fermement mais calmement: « C’est doux avec les mains » (en démontrant un geste doux pour qu’il comprenne qu’il doit agir doucement avec ses mains).  S’il recommence, sans trop parler et sans démontrer d’émotions, amenez le dans un coin calme et sécuritaire et quittez la pièce.  Il n’a pas à y rester longtemps, une minute et demie à 2 minutes (une minute par année de vie de l’enfant). S’il y va de lui-même, tant mieux! C’est qu’il intègre tranquillement la conséquence.  Laissez-le aller et surtout n’oubliez pas de ne pas le laisser plus de 2 minutes! Soyez constante et ne cédez pas, sinon votre petit trésor risque de prendre plaisir à jouer à la loterie pour voir où sont réellement vos limites.

• Lorsque le temps est écoulé, invitez votre enfant à venir vous rejoindre.  S’il vous tape encore, ramenez-le de façon calme et confiante dans une pièce sécuritaire et quittez cette pièce.

• Si votre enfant se sauve du coin pour vous poursuivre, ramenez-le calmement aussi souvent que nécessaire, sans parler et sans démontrer d’émotions.

• S’il commence à lancer des jouets sans vous taper ou vous viser particulièrement, l’ignorer peut effectivement être une très bonne idée.  Vous pourriez par exemple vous détourner de lui et quitter la pièce calmement.

Favoriser le bon comportement par le renforcement positif (ce qui marche généralement à tout coup) :

• En contrepartie mettez BEAUCOUP d’emphase lorsque votre fils vous obéit.  S’il apprend que c’est beaucoup plus payant côté attention pour lui lorsqu’il obéit que lorsqu’il n’obéit pas ou lance ses jouets, il sera beaucoup plus motivé à vous obéir!

• Dans le même ordre d’idées, offrez une petite activité récompense pour motiver votre enfant.  «Lorsque tu auras bien rangé tes jouets mon coco, on va pouvoir faire le souper ensemble et préparer un beau dessert! » Ou encore : « Quand tu viendras prendre ton bain maman pourra jouer avec toi et tes bateaux! »

• Finalement, choisissez 2 ou 3 moyens qui vous conviennent et surtout soyez constante! Tout comme nous, les enfants ont besoin de temps pour pouvoir vivre un changement avec succès!

Finalement, j’aimerais terminer en vous donnant quelques conseils de base pour vous soutenir de façon générale dans la discipline avec votre fils :

• N’oubliez pas que le but n’est jamais de punir votre fils (punition) mais bien de l’éduquer et de le soutenir (discipline).

• Valorisez toujours ses bons comportements et limitez au minimum vos réactions (y compris votre non-verbal) quand il agit moins bien.  Vous vous rappelez, enfant, le plaisir que vous aviez à faire de grands éclats en lançant des cailloux dans un cours d’eau ?  N’oubliez jamais que votre enfant est plus petit que vous; il a moins de pouvoir, moins de connaissances.  Il vaut tout l’or du monde mais de son point de vue, il est inférieur à vous.  Maintenant imaginez qu’il puisse vous faire réagir, vous, la toute grande personne, toute puissante à ses yeux! Que c’est impressionnant! Plus vous réagirez, ne serait-ce que de serrer les dents ou crisper vos épaules, et plus votre enfant aura une belle roche pour faire de grands éclats dans VOTRE lac.

• Instaurez quelques règles claires et assurez-vous d’être toujours constante face à ces règles.

• Gardez vos directives courtes et claires.

• Profitez de chaque occasion pour être un modèle pour apprendre à votre enfant à exprimer ses émotions : que ce soit de se blottir et lui exprimer comment on est bien et qu’on l’aime, en lui disant régulièrement des «je vois que tu es….heureux, triste, fâché, etc. »

• Faites des petits jeux pour développer ses habiletés d’autorégulation comme par exemple le jeu de la statue.

• Intégrez des activités récompenses (de type « temps de qualité »), lorsque votre enfant vous obéit bien.  Même si ce n’est que 5 minutes, votre temps constitue toujours la plus belle récompense pour votre petit!

• Quand vous en avez la chance, offrez-lui des choix.  «Veux-tu des carottes ou des petits pois?  Le chandail bleu ou le rouge? » Cela répondra à son besoin de s’affirmer de façon positive.

En conclusion, voyez l’apprentissage des émotions de votre garçon comme le développement d’une des compétences les plus essentielles de toute sa vie, aussi importante qu’apprendre à marcher! Maintenant voyez votre rôle parental comme une promotion, c’est vous qui pourrez l’influencer et être un modèle dans ce domaine si important jusqu’à l’âge adulte!Sur ce, je vous souhaite la meilleure des chances!