Bonjour,
Ma fille de 4 ans refuse d'aller à la garderie sans pleurer. Elle ne veut pas y aller toute la journée. Elle me demande toujours à quelle heure je vais aller la chercher. Elle participe à peu d’activités durant la journée, tout en gardant un oeil sur la porte en souhaitant que quelqu'un vienne la chercher avant la fin de la journée. En arrivant à la maison, elle demande déjà à quelle heure nous allons aller la chercher demain et si elle devra faire la sieste. Ces derniers jours, elle dit le soir et le matin qu’elle a mal au ventre, mal à la tête... Je ne sais plus vraiment quoi dire et quoi faire...
Merci Kim
Bonjour Kim,
Merci de l’intérêt porté envers les coachs familiaux du réseau Nanny Secours. Premièrement, je tiens à vous rassurer qu’il est tout à fait normal de se questionner ainsi puisque vous avez à cœur le bien-être de votre fille. Il me manque plusieurs informations sur votre situation afin de mieux cerner les hypothèses possibles des besoins de votre fille derrière ces comportements et ces symptômes.
Je vous propose de répondre aux questions suivantes afin de mieux finaliser l’analyse de votre situation :
Vous voyez, selon certaines de ces réponses, l’orientation d’intervention peut varier.
Il n’est pas rare de voir apparaître, chez les enfants de 4 ans fréquentant un milieu de garde, un certain désintérêt pour leur milieu. Parfois, le fait que l’enfant n’a pas ou peu d’appartenance auprès de ses paires influencent grandement la motivation. Dans les groupes où plusieurs enfants d’âge différent se côtoient et que les activités sont plus ou moins diversifiées, l’enfant plus vieux ne s’associe pas ou très peu à son milieu de garde.
De plus, le lien entre l'enfant et son éducatrice est très important. La notion de groupe étant parfois abstraite à cet âge chez certains enfants, le lien d'appartenance se fait avec l'adulte plutôt qu'avec les autres enfants. Un lien significatif est donc important et l'absence de ce lien peut se traduire par ce type de comportements. La création de ce lien passe entre autre par les moments de soins; habillage, déshabillage, repas, accompagnement à la toilette, etc. Des moments de jeu privilégiés, initiés par l'enfant et où l'adulte devient acteur plutôt qu'animateur sont également des façons d'établir un lien sécurisant.
Il est important de réagir et de soutenir notre enfant lorsque celui-ci vit une difficulté dans son milieu. Cependant, certaines de nos réactions même s’ils ont pour but d’aider notre enfant, ou encore, lorsque notre propre impuissance de parent prend le dessus, les comportements dits problématiques peuvent amplifier. Par exemple, en mettant le focus doublement sur ces symptômes cela peut venir alimenter une anxiété que l’enfant a développée face à la situation. L’équilibre dans le soutien à apporter à notre enfant n’est pas toujours évident à calibrer, et varie en fonction du type de parent que nous sommes, du tempérament de notre enfant et selon la problématique vécue.
Une observation intéressante que vous nommez est au niveau des symptômes physiques de votre fille, entre autres le mal de ventre. Le mal de ventre chez les enfants est la région par excellence où les émotions vont généralement se manifester.
Dès que nous avons la certitude que notre enfant est en sécurité physique et psychologique dans son milieu de garde, il suffit de revoir le soutien que l’enfant reçoit de ses parents et de son entourage. Il existe différents types de soutien. Dans votre situation, je nuancerais le SOUTIEN de RÉCEPTION vs le SOUTIEN de SOLUTIONS.
Un soutien de réception consiste à recevoir l'information concernant ce que vit votre enfant, se ses émotions, des faits, etc. Écouter activement et valider l'enfant dans son vécu fait partie de ce type de soutien. Accompagner et orienter l’enfant sans pour autant faire POUR lui mais plutôt faire AVEC lui.
De l'autre côté, le soutien de solutions mise davantage sur le principe de faire POUR l'enfant. C’est de trouver plein d’idées, de solutions et d’alternatives pour l’enfant sans qu'il participe au processus de recherche de solutions. Parfois, ça se traduit ainsi : l’enfant nous apporte un problème, le parent trouve la solution. L’enfant trouve des problèmes à la solution que le parent vient de lui fournir, le parent retrouve une autre solution. Ainsi de suite. Il arrive qu’on n’implique pas ou très peu l’enfant dans le processus de recherche de solutions à cause de son âge, le croyant trop petit, ou par manque de temps. Ou bien, tout simplement parce que nous n’y avons pas pensé !
Je vous invite à évaluer le type de soutien que vous apportez à votre fille et si nécessaire, modifier ce que vous jugez utile. La recherche de solutions peut se faire conjointement avec votre fille ainsi que son éducatrice.
De plus, valider certaines réalités peut être très bénéfique pour un enfant. Parfois, certaines vérités sont bien réelles et dans le but de protéger notre enfant, on omet de le reconnaître.
Par exemple, l’enfant qui dit que c’est « plate » à sa garderie car d’autres enfants détruisent son jeu, c’est une réalité. Donc, une vérité. Dire à l’enfant tout simplement que c’est normal car les bébés sont petits afin de minimiser la peine de l’enfant (protéger l’enfant en chassant sa peine), ne donne pas toujours le résultat voulu.
Par contre, donner tout simplement raison à son sentiment d’ennui ou d’injustice, vient valider SA réalité. Ça ne change pas la situation pour autant mais ça peut changer la façon dont elle peut le vivre...
N’hésitez pas à communiquer directement avec un coach familial pour avoir un accompagnement encore plus personnalisé à votre situation et un petit coup de pouce plus concret.
Au plaisir et bonne chance !
Technicienne en travail social - Membre du Réseau Nanny secours 2013-2017 BESOIN D'UNE CONSULTATION?
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