Bonjour,
Je suis maman d'un grand garçon de 3 ans et d'un poupon de 2 mois. Depuis octobre dernier, mon plus vieux ne dort plus à 90% du temps en après-midi. Tout a commencé à la garderie où il refusait de dormir. Il se couchait quand même et demeurait tranquille autant qu'il le pouvait mais la situation s'est dégradée de plus en plus et il a même arrêté de dormir en après-midi à la maison. La gardienne disait qu'elle ne savait plus quoi faire avec lui pour qu'il dorme, nous l'avons donc retiré.
À la maison, nous imposons un temps de relaxation... Qu'il soit fatigué ou pas, il se couche dans sa chambre pour une sieste ou un moment de repos en après-midi. Si on ne le fait pas, nous avons un garçon bourgeonneux et qui n'écoute plus en fin d'après-midi. La période de repos est donc essentielle. S'il ne dort pas, on lui demande de rester tranquille et de se reposer, ce qu'il a de plus en plus de la difficulté à faire. Lorsqu'on l'avertit sur le coup, il trouve même ça drôle!!! Il dort 2 jours sur 7 environ. Et ce, même s'il dépense son énergie dans la matinée. Que l'on soit à l'intérieur comme à l'extérieur. Le bébé a le même horaire que lui pour la sieste d'après-midi, il ne le dérange donc pas.
Nous avons essayé plusieurs interventions, tableau de motivation, avertissements, conséquences comme enlever son doudou mais j'ai lu dans un de vos articles que ce n'était pas une bonne intervention de le coucher plus tôt le soir. On fait toujours un retour sur la situation qui s'est mal déroulée mais ça ne semble pas l'atteindre ! Je ne sais plus quoi faire!
Bonjour,
Je constate que vous avez été proactive face au problème lié à la sieste de votre garçon. Vous vous êtes bien renseignée et vous avez tenté plusieurs techniques pour inciter votre enfant à dormir, ce qui est tout à votre honneur.
Comme vous l’avez mentionné, la sieste est une période essentielle pour les enfants. En moyenne, la sieste d’un enfant âgé de trois ans devrait durer entre 60 et 120 minutes. Toutefois, le temps de sommeil requis varie d’un enfant à l’autre. De nombreuses conséquences sont liées à un manque de sommeil : surexcitation, irritabilité, affaiblissement du système immunitaire, difficulté de concentration, pipi au lit, etc.
Selon votre message, je remarque que vous avez mis beaucoup d’emphase sur le fait que votre fils refuse de dormir. La plupart du temps, les tableaux de motivation et les conséquences favorisent un changement de comportement chez les enfants. Par contre, ces moyens peuvent permettre aux petits d’en retirer une forme d’attention. Peut-être votre fils récolte-t-il plus de bénéfices que d’inconvénients à protester contre la sieste? En refusant de faire la sieste, vous intervenez et, ainsi, il obtient l’attention recherchée. Je vous suggère donc d’accorder peu d’attention au problème de la sieste de votre enfant et d’intervenir plutôt de façon positive. Par exemple, suite aux périodes de repos qui se sont mal déroulées, vous pourriez lui dire : « Cette fois-ci, la sieste a été plus difficile, mais je suis convaincue que demain ça ira mieux. » Ensuite, passez rapidement à autre chose. Mettez davantage l’accent sur les réussites de votre enfant : félicitez-le chaque fois qu’il consent à faire une sieste ou à se détendre. Il est tout à votre avantage de conserver une attitude neutre face à la situation d’opposition. Ainsi, si votre garçon cherche à vous faire réagir, il comprendra graduellement que de s’opposer à la sieste n’est pas une manière adéquate pour capter votre attention.
Les difficultés liées à la sieste de votre fils semblent avoir commencé pendant votre grossesse. Par la suite, un poupon s’est ajouté à votre famille. L’arrivée d’un nouvel enfant dans la famille peut déstabiliser l’enfant qui avait alors votre entière attention. Je vous propose de profiter des périodes où votre nouveau-né dort pour passer un moment privilégié avec votre garçon. Si possible, faites-le le matin pour que votre enfant ait obtenu l’attention dont il a besoin avant l’heure de la sieste.
Vers 3 ans, l’enfant est en quête d’autonomie et recherche à s’affirmer face à l’adulte. Le fait d’imposer une sieste à un enfant peut suffire pour le motiver à s’opposer contre la sieste. Je vous suggère donc de conserver cette période, mais sans la présenter à votre garçon comme une obligation. Vous pourriez la lui présenter en lui offrant un choix dirigé : « Il est 13h, c’est le moment de se reposer. Veux-tu jouer calmement sur ton lit ou t’étendre et fermer tes yeux? ». Vous lui donneriez ainsi la possibilité de prendre une décision malgré le maintien de la période de détente.
Une routine est-elle établie pour préparer votre garçon à faire la sieste? Tout comme pour le coucher du soir, vous pouvez aider votre enfant à se préparer pour la sieste en répétant les mêmes gestes jour après jour. L’atmosphère précédant la sieste doit également favoriser le sommeil. Je vous recommande donc de réduire les bruits ambiants et d’encourager votre enfant à faire des jeux relaxants (casse-tête, lecture, dessin, etc.) avant de se rendre au lit.
Le sommeil se doit d’être un moment agréable. Si votre enfant perçoit négativement la sieste, il risque d’avoir de la difficulté à s’abandonner au sommeil. Je vous encourage à valoriser cette période de repos en démontrant ses bienfaits à votre fils. Par exemple, lorsqu’il a bien dormi et qu’il se lève avec le sourire, vous pouvez lui faire remarquer à quel point il se sent bien : « Tu vois? Tu as fait une belle sieste et maintenant tu es de bonne humeur! Que c’est agréable! ». Pourquoi ne pas lui donner l’exemple et faire la sieste en même temps que vos petits? Lorsque la famille se réveillera, vous pourrez décrire à votre garçon comment ce temps de repos vous a été bénéfique. Et, avec une jeune famille, une sieste de temps en temps ne fait jamais de tort!
En espérant que ces quelques trucs sauront vous outiller pour faciliter les siestes chez votre garçon. En cas de besoin, n’hésitez pas à consulter un coach familial qui évaluera votre situation de façon personnalisée.
Pictogrammes pour illustrer la routine du dodo :