Est-ce de l'anxiété de séparation?

Est-ce de l'anxiété de séparation?
Bonjour! J'ai une fille de 11 1/2 mois. Mon mari travaille dans le Nord du Québec, il est donc parti 2 ou 3 semaines et revient ensuite 2 ou 3 semaines. Je crois que ma fille devient de plus en plus anxieuse. Je ne peux pas me lever sans qu'elle se mette à pleurer avec des grosses larmes et de gros sanglots. J'aimerais pouvoir lui offrir plus de stabilité, mais notre situation familiale ne le permet pas. Est-ce de l'anxiété de séparation? Et avez-vous des trucs pour que ma fille se sente mieux? Merci beaucoup! Une maman qui a le cœur brisé de voir sa fille dans cet état Marie-Claude

Bonjour Marie-Claude, Je conçois très bien que de voir votre enfant pleurer intensément puisse vous troubler. Vous ne pouvez malheureusement pas changer le fait que votre mari s’absente sur de longues périodes. Par contre, vous pouvez assurément accompagner votre fille afin de faciliter son adaptation à votre contexte familial. Si les comportements manifestés par votre petite sont effectivement liés à de l’anxiété de séparation, sachez que cette période fait partie du développement normal d’un enfant. Je vous proposerai quelques trucs pour faciliter le passage de cette phase, mais avant, je vous invite à analyser votre situation.
  • Quand les comportements de votre fille ont-ils commencé, se sont intensifiés?
  • À quel moment et à quelle fréquence votre fille pleure-t-elle ainsi?
  • Avez-vous observé ces comportements ailleurs qu’à la maison?
  • Démontre-t-elle d’autres signes d’anxiété? Dans quelles circonstances?
  • D’autres événements pourraient-ils expliquer les agissements de votre petite (déménagement, introduction à la garderie, etc.)?
  • Comment vivez-vous les nombreuses absences de votre conjoint? Êtes-vous anxieuse ou triste? Vivez-vous de la culpabilité face à cette situation? Si tel est le cas, votre fille agit peut-être en réaction à vos propres émotions.
Évitez de traiter votre enfant comme une victime de votre situation. Surprotéger votre fille ne ferait que la maintenir dans cet état anxieux. D’autre part, ne négligez pas ce qu’elle vit, car cela pourrait également renforcer son insécurité. Il suffit de trouver l’équilibre entre ces deux attitudes! Soyez simplement à l’écoute des besoins de votre fille et démontrez-lui de l’empathie. Votre petite nécessite aussi d’être rassurée. Répétez-lui régulièrement que vous êtes là pour elle et que tout va bien. Si elle se met à pleurer alors que vous changez de pièce, vous pourriez lui dire : « Je comprends que tu sois triste lorsque je m’éloigne de toi. Ne t’inquiète pas, je vais juste dans la pièce d’à côté. » Le jeu du coucou peut aussi être bénéfique, car il aidera votre fille à comprendre que ses parents continuent d’exister même si elle ne les voit pas. Certains parents pensent bien agir en choisissant de partir en douce pendant que leur enfant est distrait ou lorsqu’il dort. Toutefois, cela pourrait faire en sorte que le petit appréhende davantage leur disparition. Je vous suggère donc de préparer votre fille au départ de son père. Avisez-la quelques heures à l’avance que son papa devra bientôt partir pour aller travailler. Lors de la séparation, ne vous éternisez pas. Dans le cas contraire, votre enfant pourrait avoir l’impression que la situation est dramatique et cela contribuerait à accroître son anxiété. Papa pourrait saluer sa fille d’un ton rassurant et lui garantir qu’il reviendra. Un « Bye-bye ma puce, je t’aime! Je reviendrai dans deux semaines. » et un câlin suffiront. Comme la notion de temps est assez vague pour un enfant de onze mois et demi, vous pourriez utiliser un calendrier pour indiquer la date de retour de son père. Vous pourriez faire une croix sur la case représentant la journée qui est terminée et votre fille comprendra que son papa reviendra bientôt. Pour rassurer votre petite, vous pourriez aussi lui donner un objet lui rappelant son père, comme une photo de lui ou un vêtement qui porte son odeur. Peut-être pourrait-elle mieux vivre l’absence de son papa si ce dernier lui parlait régulièrement au téléphone? Elle pourrait même le voir si vous avez des téléphones intelligents qui le permettent ou si vous avez accès à un logiciel qui rend possible la communication par vidéo. Gardez en tête qu’il est primordial d’être rassurante et de combler le besoin d’affection de votre fille. Restez confiante, cette période d’anxiété se résorbera bientôt!
Laury Boisvert

Bachelière en psychoéducation et coach familial d'expériene, Laury intervient auprès des enfants de 0-12 ans en Mauricie et dans la Capitale-Nationale. Elle est membre du Réseau Nanny secours depuis 2012.

Laury Boisvert

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