Bonjour,
J’ai besoin de votre aide ! Mon garçon de 3 ans a des endormissements difficiles et des réveils nocturnes. Depuis l’âge de 2 ans, il est difficile à coucher et se réveillait parfois 1 fois dans la nuit. Mais depuis 6 mois, il se réveille à 1h et 3h, et à 5h la nuit est terminée. Évidemment nous sommes des parents à bout de souffle avec moins de patience.
Lors de ces éveils, il n’est pas nécessairement en panique mais demande qu’on le berce. Il dormait bien avant, il se couchait vers 20hrs et se réveillait vers 7h30. Il s’est toujours endormi seul dans sa chambre, la routine est claire, pas de sucre ni de télévision après le souper. C’est notre premier enfant. Bien sûr, il est un enfant très aimé : toujours l’attention de ses parents. Ses éveils sont peut-être dus au fait que papa quitte tôt le matin et/ou l’arrivé de son frère depuis 18 mois.
C’est également un enfant anxieux qui a besoin d’être rassuré, maniaque de la propreté, et prévenant (rien d’un enfant de 3 ans ‘’normal’’). Également, il ne mangeait presque rien plus jeune (manipulation ?) mais il a commencé a mangé un peu plus vers 18 mois. C’est peut-être nous qui avons causé cela… Nous avons plusieurs hypothèses, mais peu importe il nous faut des solutions maintenant !
Avez-vous des trucs !?
Merci
Marie-Ève
Bonjour Marie-Ève,
À la lecture de votre lettre, je comprends que vous êtes une maman très impliquée au mieux-être de son enfant, observatrice et réaliste. De plus, vous êtes tournée vers les solutions et vous donnez une bonne synthèse de la problématique du sommeil.
Il est normal que tous les deux, vous vous sentiez exaspérés et épuisés. Cependant il n’existe pas de recette éprouvée pour aider les enfants à s’endormir, que ce soit à l’heure du dodo ou à la suite d’un éveil nocturne, si ce n’est une bonne observation de la période d’endormissement, ainsi que de la constance et de la persévérance.
Il est important de connaître le cycle du sommeil chez l’enfant. On le compare souvent à un train possédant 4 wagons, identifiant chacun des cycles du sommeil. En voici une brève description :
L’endormissement
Bâillements, yeux qui picotent, pleurs, baisse d’énergie, impatience : ce sont les signes qui nous informent qu’il est temps de mettre l’enfant au lit. Si l’on tarde trop, il est fort possible que la période d’endormissement soit compromise.
Même chez l’adulte, si nous tardons à nous mettre au lit lorsque nous nous endormons, nous risquons souvent de souffrir d’insomnie ou d’avoir une période d’endormissement longue et irritable.
Sommeil lent et léger
L’enfant perçoit encore tous les bruits, les odeurs, les sensations. Sa respiration est calme et, s’il se réveille, il sera en forme et de bonne humeur.
Sommeil lent et profond
C’est durant ce cycle que l’enfant récupère. Uun réveil est très désagréable et entraîne souvent des pleurs et des crises. Durant cette période, une hormone de croissance est secrétée et c’est aussi durant cette phase du sommeil que l’on retrouve les troubles du sommeil comme le somnambulisme, les terreurs nocturnes et l’énurésie.
Sommeil paradoxal
Qui n’a jamais vu un poupon faire toutes sortes de grimaces durant son sommeil ? C’est sûrement parce qu’il était dans la phase dite paradoxale. Sous les paupières, on voit les yeux bouger, la respiration est saccadée et l’enfant semble tout mou. C’est durant ce sommeil que se forgent les acquis.
La routine du dodo se transforme bien souvent en une lutte de pouvoir vers 18-24 mois puisque c’est aussi une période d’affirmation assez intense que l’on surnomme le ʺterrible twoʺ. L’enfant s’exprime davantage, il comprend qu’il détient un certain pouvoir et il l’utilise ! Parfois, il réalise que c’est payant de tenir tête à l’adulte, surtout si ce dernier se sent coupable…et la culpabilité vient souvent avec le test de grossesse!
La soif, le pipi, une autre histoire, un câlin, un bisou, encore de l’eau, encore pipi… En fait, c’est la ronde des négociations et des menaces. Pour y mettre un terme, nous devons faire preuve de fermeté et leadership. Instaurez un rituel du dodo : un câlin, un bisou, une histoire, un pipi et dodo. Si votre enfant se relève, vous pouvez aller le conduire au lit sans un mot. Les premiers jours, ce sera contraignant mais, ne recevant plus de salaire (lire d’attention) pour ce comportement, fiston comprendra qu’il est mieux de rester au lit. Au matin, il sera récompensé par de gros câlins et vous lui direz combien vous êtes fiers de lui.
Vous mentionnez que votre enfant est anxieux, est-ce la raison pour laquelle vous répondez positivement à son désir d’être bercé la nuit ? Serait-il possible de le rassurer, de le bercer avant la période du dodo et de lui dire que la nuit, tout le monde doit dormir et que vous ne le bercerez plus ? En tant que parent, il est important de se respecter, nous ne rendons pas toujours service à nos enfants en répondant à leurs désirs et en ne tenant pas compte de nos besoins. Voici quelques pistes afin d’aider au bon sommeil de votre enfant :
- Informez votre enfant de vos attentes : vous pourriez être très étonnée de la capacité des enfants à se comporter selon nos attentes lorsqu’elles sont bien définies… Expliquez-lui que maintenant, vous n’irez plus le voir la nuit dans sa chambre et que, s’il pleure, il devra se consoler tout seul. Exprimez- lui combien vous l’aimez et profitez de ce moment pour entendre ses craintes et les désamorcer. Vous pourriez aussi instaurer une boîte aux privilèges à laquelle votre enfant pourrait avoir accès dès le matin suite à une nuit conforme à vos attentes.
- Établissez un plan d’action en accord avec vos valeurs. Si, depuis plusieurs mois, fiston se réveille la nuit, vous aurez à faire preuve de beaucoup de volonté, de constance et de patience pour l’aider à adopter de meilleures habitudes de sommeil. Demeurez calmes et confiants dans l’objectif que vous vous êtes donnés. Le fait qu’il s’éveille sans panique, ni cauchemar, me permet de penser que son anxiété n’en est pas la cause, mais qu’il s’agit plutôt d’une habitude qui s’est possiblement développée avec la venue du petit frère.
- Aussi, si votre enfant a de la difficulté à passer des moments seul durant le jour, il est normal qu'il ait de la difficulté à rester seul dans son lit durant toute une nuit. Il serait alors bon de lui apprendre à passer des moments de plus en plus long à s'occuper seul durant le jour. La solitude de la nuit sera alors plus facile à apprivoiser.
- Il existe quelques techniques pour aider un enfant à retrouver de bonnes habitudes de sommeil. Je vous en suggère deux. Selon vos valeurs, vous pouvez décider laquelle convient le mieux à vos attentes parmi les suivantes :
- La méthode du 5-10-15 : Après la routine du dodo, on met l’enfant au lit. S’il pleure ou nous réclame, on retourne le voir après 5 minutes et, sans un mot, on le remet au lit. On attend ensuite 10 minutes avant de refaire le même processus si besoin, puis on attend 15 minutes et après on n’y retourne pas. La même méthode peut être utilisée pour les éveils nocturnes. Souvent, une semaine d’utilisation et parfois moins suffisent à régler la situation.
- La méthode du baiser d’oiseau : Rassurante, contraignante, on espère des résultats en plus ou moins une semaine. Cette méthode consiste à mettre l’enfant au lit, puis à déposer un baiser sur son front lorsqu’il est immobile, les yeux fermés, et à faire de même s’il se relève. Les deux premières nuits, vous aurez peut-être donné pas moins de 300 bisous sur le front de votre enfant s’il respecte la consigne de demeurer les yeux fermés et immobile !
Aider votre enfant à retrouver de bonnes habitudes de sommeil sera sûrement bénéfique pour diminuer son anxiété. Puisque votre message ne peut me donner toutes les informations concernant cette problématique, je vous invite à nous réécrire en décrivant davantage les moments, les lieux, et les situations où votre enfant vit de l’anxiété. Il est également toujours possible pour vous de consulter le répertoire sur le site de Nanny Secours afin de trouver un coach familial desservant votre territoire.