Il refuse de dormir

Bonjour à toute votre belle équipe!

Je m'appelle Joannie et je suis la maman de Gabriel, 2 ans et 8 mois et de Liam, 4 mois.  Mon problème est pour Gabriel.  Depuis le mois de novembre, nous avons bien de la misère avec ses dodos.  Ceci est arrivé avec la changement de chambre et la transition entre la bassinette et son lit de grand garçon.

Mon problème ce situe surtout au niveau des siestes.  Je suis maman à la maison, il va à la garderie qu'une journée/semaine.  Il ne veut jamais faire dodo.  Nous avons toujours la même routine, que ce soit en après-midi pour la sieste ou pour la nuit.  Nous lisons une histoire, chantons des comptines et donnons bisous/câlins.

Évidemment, à la sieste, il ne fait que se relever.  Nous avons donc décidé de suivre les conseils de connaissances ayant lu le livre de Brigitte Langevin: nous avons installé une barrière dans la chambre et après avoir fait la routine, nous quittons et le laissons pleurer (n'ayant pas lu le livre, j'applique seulement ce que les gens m'ont dit.  Je ne sais pas si c'est exactement ça qu'elle conseille).  Ça marche plus ou moins: quelques fois, il finissait pas aller se coucher, d'autres fois c'était une crise interminable accoté sur la barrière à pleurer et il y a aussi de "foutre le bordel" dans sa chambre.  Nous avons donc enlevé son bureau pour n'y laisser que ses toutous.

Nous devons aussi lui mettre un pyjama à pattes zippé dans le dos parce qu'il est arrivé à quelques reprises qu'il fasse caca dans sa couche, enlève sa couche et mette du caca partout.  Une situation très frustrante pour nous, mais qui lui fait évidemment gagner du temps au dodo!!

J'ai essayé aussi, quelques fois et n'allant pas au bout de la technique, je dois l'avouer, la technique de Super Nanny. Nous faisons la routine puis, au moment de quitter la chambre, je lui dis "je t'aime, c'est l'heure du dodo et je veux que tu restes coucher" et je l'embrasse.  S'il se relève, je le recouche en lui disant la même chose et toutes les fois qu'il se relève, je ne dis pas un mot et le recouche.  J'ai n'ai jamais "toffé" plus que deux-trois fois à faire cette technique, car elle m'épuise sans bon sens. Il me rit au visage et semble prendre cela pour un jeu.  Quand je le recouche, il me grafigne les bras... Parfois, nous nous couchons à côté de lui en le flattant jusqu'à ce qu'il s'endorme.  Souvent, on doit se fâcher parce qu'il joue et niaise: il ne s'assoupit pas.  Je sais cependant que cette "technique" ne lui permet pas d'apprendre à s'endormir seul.

Selon moi, la meilleure technique est celle de Super Nanny.  Mais je me demande s'il est normal qu'il me rit au visage comme ça et qu'il semble prendre ça pour un jeu.  Selon vous, est-ce que ça passera comme comportement?

À 2 ans et 8 mois, il a besoin de dormir encore.  Surtout que lorsqu'il fait ses siestes, il dort au moins 1h30.  Et c'est certain qu'il y a une incidence sur son humeur!

Pour le dodo du soir, on a beaucoup de difficulté à le coucher avant 20h.  Même à 20h, ça peut lui prendre une heure s'endormir.  Je dois avouer avec gêne que mon conjoint le couche souvent tard, pas avant 20h30...

Merci de me donner des conseils!

Joannie


Bonjour Joannie,

D’abord, je vous remercie d’avoir donné autant de détails, cela m’aide à visualiser la situation et à cibler l’intervention. J’essayerai de répondre le mieux possible à votre question.

Premièrement, je retiens le fait que le comportement de votre fils a principalement débuté lors du changement de chambre et de lit. Cette situation semble avoir créé un ancrage négatif dans la perception de votre enfant; comme s’il vous disait qu’il n’était pas d’accord avec cette décision.

Il existe quatre zones de pouvoir où les enfants peuvent exprimer à leurs parents leur désapprobation face à une situation. La première zone étant de refuser de dormir, la deuxième étant le refus de manger, la troisième étant le refus de parler et finalement celle de refuser d’aller à la toilette.  Ces zones de contrôle ont pour principal objectif de permettent à l’enfant d’affirmer sa personnalité, de vous permettent en tant que parent, de développer votre côté guide plutôt que contrôleur. Ainsi, en tant que famille, vous serez en mesure d’établir des relations démocratiques basées sur le respect des besoins et des intérêts de chacun.

Pour que l’enfant arrive à coopérer et cesse d’utiliser ce type de pouvoir il doit d’abord sentir qu’on tient compte de lui comme personne unique; avec ses goûts, ses intérêts, une personnalité propre à lui. Le plus souvent possible, dans la journée, laissez-le choisir parmi quelques possibilités. Vous pouvez lui demander, par exemple, où il aimerait disposer ses toutous dans sa chambre. Aménagez son espace personnel, en tenant compte de ses goûts, sans faire fi de logique et de discernement. Offrez-lui deux ou trois choix pas plus, s’il n’arrive pas à choisir, tranchez,  c’est votre rôle.

NB : Si votre enfant n’est pas habitué à se faire impliquer dans les décisions, il se peut qu’au début il y perçoive une forme de manipulation et qu’il soit réticent à vous répondre. Continuez, il verra bien vite votre bonne intention.

Deuxièmement, les enfants n’ont pas tous le même rythme et le même besoin de sommeil. Aussi, je vous conseillerais d’observer ses signes de fatigue au lieu de lui fixer une heure précise de dodo. Le premier signe est lorsque l’enfant commence à se gratter les yeux et à bailler. Ce premier «train du dodo», comme l’appel Brigitte Langevin, doit être pris à temps sinon, il ne reviendra qu’une heure quinze plus tard.

La technique de Super Nanny est très pertinente, car elle évite de mettre de l’attention sur le comportement négatif. Certains enfants ont besoin plus que d’autres d’attention et, à défaut de l’avoir en positif ils iront le chercher de manière négative. Cela vaut mieux que de ne pas avoir d’attention du tout. Votre enfant sait exactement sur quel bouton peser pour avoir une réaction et une attention de votre part, le fait de vous rire au visage en est un bon exemple.

Cela prend en moyenne 21 jours pour modifier un ancrage et cela doit se faire de manière soutenue et répétée. La règle des 4 C est selon moi la manière la plus rapide pour avoir de la coopération de notre enfant c'est-à-dire donner une consigne claire, concrète, cohérente, constante. Par exemple : «tu bailles et tu te frottes les yeux, il est temps d’aller au lit et dormir. Je t’aime, bonne nuit, on se revoit demain matin.» S’il se relève appliquer la méthode de Super Nanny. Ne lui parlez pas, ignorez-le et retournez le coucher. Appliquez cette méthode pendant au moins 21 jours. Si cela est trop difficile pour vous, demandez à votre conjoint de prendre la relève.

En espérant que ma réponse vous aidera à mieux vivre la période du coucher.

Bien à vous

Sylvie Lavallée

Éducatrice à l'enfance - Membre du Réseau Nanny secours 2011-2016. BESOIN D'UNE CONSULTATION?

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