J'ai lu un article sur le site internet Yoopa qui s'intitule : « Au secours, il se frappe! Hélène Fagnan Coach familial » J'aurais une question. Ma fille de 13 mois fait la même chose. Lorsqu'elle est contrariée (en présence d'un non pour quelque chose), elle se donne des tapes dans le visage. Nous avons tenté de la surprendre une fois, en disant un Non ! ferme et en prenant délicatement son poignet pour qu'elle cesse. Nous lui avons expliqué. Sans résultats. Maintenant nous tentons de lui dire non à chaque fois qu'elle le fait, en lui expliquant qu'il faut faire des " doux .. doux .. " dans le visage; nous prenons sa main et la faisons caresser son visage. Rien n'empêche qu'elle continue quand même, parfois même en l'absence d'un refus... Je me demandais si nous devions continuer dans la même voie ou si nous devons ignorer le comportement ? De plus, que faire lorsqu'elle fait « le bacon » par terre ? C'est une petite fille pleine de caractère ;)
Merci ! Julie GagnéLorsqu’un enfant se frappe, il est normal que cela fasse réagir ses parents et que ceux-ci veuillent faire cesser ce comportement le plus rapidement possible. Les techniques que vous avez utilisées peuvent fonctionner avec certains enfants. Par contre, étant donné que votre fille continue de se taper le visage, il convient de modifier votre intervention.
Avant d’appliquer une nouvelle technique, il importe d’analyser objectivement le contexte dans lequel votre enfant se gifle. Je vous recommande d’observer votre fille durant quelques semaines. Lorsqu’elle se frappe au visage, notez : la date, l’heure où le comportement est adopté, l’élément semblant avoir déclenché le comportement, votre intervention ainsi que la réaction de l’enfant. Il peut être également profitable d’identifier les gains que votre enfant a obtenus en agissant de la sorte. Voici quelques exemples qui pourraient constituer des gains pour votre enfant : elle soutire l’attention de son parent, elle évite de faire une activité qui lui déplait, on lui redonne l’objet qu’elle désirait, etc. Les observations que vous aurez faites vous permettront de formuler des hypothèses expliquant pourquoi votre fille se tape au visage. En vous basant sur celles-ci, vos interventions seront nécessairement plus efficaces.
Si votre enfant se frappe chaque fois qu’elle est contrariée, il pourrait être avantageux de l’aider à évacuer ses frustrations. Par exemple, vous pouvez identifier ce qu’elle ressent à l’aide de mots simples : « Tu es fâchée parce que ton frère a pris ton jouet ». Même si elle n’est âgée que de 13 mois, votre enfant se sentira comprise et ses tensions diminueront. Si elle a la capacité de dire « Non », vous pouvez l’encourager à utiliser ce mot pour exprimer son mécontentement. Plus elle vieillira, plus vous pourrez accroître son vocabulaire émotif afin qu’elle puisse s’exprimer de manière acceptable. Par la suite, vous pouvez la distraire en lui proposant un nouveau jouet ou en lui posant une question hors contexte.
Si votre fille se tape le visage dans le but d’obtenir votre attention, je vous suggère de ne pas lui en accorder. Ignorez son comportement tant que ses agissements ne causent pas de conséquences physiques graves. Veillez toutefois à donner rapidement de l’attention à votre fille lorsqu’elle adoptera des comportements acceptables.
Certains enfants se frappent lorsqu’ils sont fatigués, lorsqu’ils ont faim ou lorsqu’ils ressentent de la douleur. Il importe d’être attentif à ces signes de manière à répondre au besoin réel de l’enfant.
Lorsque vous mettrez en place une nouvelle intervention, davantage axée sur les besoins de votre fille, il est très probable qu’elle se tapera davantage au visage. Cette réaction est tout à fait normale, puisqu’elle testera les limites de votre intervention. Soyez donc tenace et constante! La fréquence du comportement indésirable devrait diminuer graduellement. Toutes mes suggestions s’appliquent également aux crises de « bacon »!
Bon succès!
Bachelière en psychoéducation et coach familial d'expériene, Laury intervient auprès des enfants de 0-12 ans en Mauricie et dans la Capitale-Nationale. Elle est membre du Réseau Nanny secours depuis 2012.