Là je risque la pendaison, mais je me permets quand même d'écrire cet article sur cette fête d'automne que tant de petits (et de parents) affectionnent : Halloween! Pas facile de passer à côté de cette fête dite familiale proposée en automne… Pourquoi pas facile? Parce que c'est une fête commerciale, parce que ça transparaît partout, même dans des endroits pas rapport comme diraient mes ados. Les pharmacies, les bureaux professionnels, les cliniques de médecins ou les poteaux dans la rue sont envahis de pubs ou d'articles touchant cette soi-disant fête.
Mais est-ce vraiment une fête quand c'est autant commercialisé? Qui profite de cet événement pour le moins tordu (je dis tordu parce que je remarque que ce n'est que la surconsommation qui est visée, bien peu le plaisir du moins…) et qui en retire les profits?
Les familles investissent souvent des centaines de dollars en bonbons de toutes sortes (et dons pour les petits monstres qu'ils accueilleront à leurs portes) en plus d'acheter des costumes de plus en plus élaborés d'année en année. N'oublions pas les décorations qui coûtent une fortune et qui agrémentent tant de maisons en octobre. Électricité et cochonneries à vendre, en voulez-vous?
Bon, ceux qui achètent autant de bonbons à donner courent les ventes et les magasins à bas prix la plupart du temps. Ils en achètent des quantités industrielles pouvant fournir quelques familles pendant des années. Ils se sentent heureux d'avoir la panoplie de l'année en termes de bonbons, chocolat bas de gamme et autres machins que je ne connais pas. Tant qu'ils paraissent généreux, ça les satisfait et les grosses compagnies profitent allègrement de cette naïveté collective qui croit faire une bonne action.
Et j'ai entendu tellement de familles raconter qu'après quelques mois ils jetaient les surplus de bonbons pour éviter que leur enfant en mange trop dans les mois suivants… pourtant ils ont ramassé ces bonbons avec joie le soir de l'Halloween, non? Auraient-ils pu arrêter après quelques maisons si leur sac était plein et s'ils présumaient en avoir assez pour leurs « besoins » (si on peut appeler la consommation de bonbons un besoin)? Sans doute que, pour faire plaisir à la marmaille, ils ont poursuivi avec acharnement la quête de ces merveilleuses friandises… qu'ils jettent en partie dès leur arrivée à la maison parce que certaines sucreries ne leur plaisent pas, que d'autres semblent douteuses et que le reste semble presqu'acceptable!
Que dire des articles de décoration ou les citrouilles de plastique pour ramasser ces dits-bonbons? Ils sont probablement faits en Chine par des gens qui ne gagnent que pauvrement leur vie. Et les plastiques utilisés sont certainement remplis de produits chimiques non biodégradables qui vont assurément se retrouver aux déchets très rapidement faute d'avoir la place pour les ranger pour l'année.
ALTERNATIVES
Mais on se sent heureux et généreux, n'est-ce pas? Pourrions-nous penser autrement en ce temps de réjouissances sucrées? Mais OUI!!! Plusieurs alternatives existent et je suis convaincue que vous n'y aviez jamais pensé puisque vous êtes encore (peut-être…) de ceux qui achètent des bonbons à profusion depuis des années. Il y a de fortes chances que vous réussissiez à définitivement changer quelques habitudes en lisant ce billet!
Par exemple, commençons par la fête elle-même. Pourrait-on au moins demander aux enfants ce qu'ils aiment de cette fête et répondre à cette idée de départ? Les enfants aiment se déguiser? Pourquoi ne pas faire une fête avec une « danse » à la maison et des copains plein la maison? Ou encore inventer de déguisements faits à partir de trucs recyclés, de tissus récupérés ou de vêtements provenant de friperies… peut-être même trouver un patron dans un magasin de tissus et le confectionner avec le enfants suffisamment grands pour participer à la couture du dit-costume.
Les enfants choisissent les cochonneries? On peut se questionner à savoir pourquoi c'est si important de rapporter des bonbons. Il existe maintenant la possibilité d'avoir une tirelire Unicef et de quêter des sous pour les enfants démunis, cela n'est-il pas merveilleusement éducatif? On pourrait aussi faire une soirée de cuisine avec les enfants : on invente des animaux à partir de fruits et légumes, des jus « dégueux » avec des légumes verts mais sucrés avec des fruits et du sirop d'érable par exemple?
Pourquoi faudrait-il absolument être raisonnable? Pourquoi je me fâche un peu contre cette monstrueuse fête commerciale? Probablement parce que je n'y trouve aucun sens si on suit le vrai schéma proposé par l'industrie des sucreries et des costumes « bon marché ». Trouver un sens à cette fête, redonner le plaisir aux enfants tout en inculquant des valeurs différentes, ça permettrait à nos générations futures de modifier leur perception de tout ce qui nous entoure tout en trouvant un moyen de participer positivement au changement social.
Mes enfants ont aimé se déguiser, ont parfois décoré le grenier pour faire peur aux petits en se cachant dans les armoires, ont aussi invité des copains pour partager une soirée dansante… ont-ils été privés de ne pas avoir de bonbons? Ont-ils été si malheureux qu'ils ont pleuré pendant des heures? Certainement pas! On guide les enfants dans les valeurs que NOUS, COMME PARENTS, choisissons de proposer à notre famille, rien ne nous oblige à un accompagnement dans ces valeurs que les médias s'empressent de nous imposer socialement.
Pensez à tout ça quand vous achetez des bonbons en quantité industrielle et qu'ils se retrouvent à la poubelle (même pas au compost, les bactéries mourraient du diabète!), pensez à ce gaspillage qui nous empêche de vivre simplement dans les relations humaines plutôt que dans le matériel…
Parents, pensez à ce nouveau dicton : Pour Halloween, all you win is… une facture sucrée chez le dentiste et une indigestion de mauvais produits pour la prochaine année!
Pascale Pouliot, maman végétarienne !
Éducatrice spécialisée - Membre du Réseau Nanny secours 2011-2012. BESOIN D'UNE CONSULTATION?