Troisième partie
Dans mes deux derniers articles, je vous ai entretenus des 6 maladies pour lesquelles on vaccine les enfants de 2 mois. Voici maintenant 4 autres maladies qui figurent au calendrier vaccinal régulier et contre lesquelles on administre le vaccin RRO-Var. Après vous avoir décrit les maladies, je vous parlerai brièvement de la controverse entourant ce vaccin.
Rougeole
Maladie très contagieuse, elle se transmet par voie aérienne. Le simple fait de se trouver dans la même pièce qu’une personne infectée, même si celle-ci n’y est plus depuis quelques heures est suffisant pour attraper la maladie. Les symptômes comprennent une forte fièvre, de l’écoulement nasal, de la toux, des douleurs aux yeux et du larmoiement. Des rougeurs se manifestent sur le visage, le corps, la paume des mains et des pieds. La personne infectée est contagieuse 4 jours avant et 4 jours après l’apparition des rougeurs. La maladie peut se compliquer par des otites, des convulsions, une encéphalite pouvant causer des dommages permanents au cerveau. La mort survient dans 1 cas sur 3000. Les bébés de moins d’un an et les personnes ayant un système immunitaire affaibli sont plus à risque de développer ces complications.
Il y a actuellement une éclosion importante des cas de rougeole au Québec et ce, depuis avril 2011. Le portrait de la situation dressé le 20 décembre 2011 par le Bureau de surveillance et de vigie du Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec fait état de 763 cas au Québec, dont la majorité est située dans les régions de la Mauricie-Centre du Québec et de la Montérégie. La meilleure protection reste encore la vaccination.
Rubéole
Cette maladie est causée par un virus et se transmet par gouttelettes, à la manière d’un rhume ou d’une grippe. Ses symptômes ressemblent à ceux de la rougeole, mais sont de gravité moindre. Cette maladie peut aussi causer une enflure des ganglions ainsi que de l’arthrite. Les complications possibles sont la fausse couche chez la femme enceinte et des malformations importantes chez le fœtus dont la mère enceinte attrape la maladie. La vaccination a donc pour objectif de protéger la femme enceinte et son bébé.
Oreillons
Les oreillons sont causés par un virus et se transmettent par la salive de la personne infectée. Les symptômes comprennent de la fièvre modérée, des maux de tête et l’enflure et la sensibilité de glandes situées près de la mâchoire et des joues. La personne infectée devient contagieuse environ 12 jours après l’exposition à la maladie et le restera pendant environ 13 jours. Les complications de la maladie sont fréquentes, mais les séquelles permanentes rares. Parmi les complications, on note la méningite virale, l’infection des testicules et l’infection des ovaires. La surdité est généralement temporaire. Depuis le début de la vaccination contre cette maladie, on a noté une diminution de plus de 99% des cas rapportés annuellement. Les personnes ayant fait un épisode de la maladie se voient immunisés à vie.
Varicelle
Causée par le virus Varicelle-Zona, cette infection est très contagieuse et très répandue chez les enfants entre 0 et 12 ans. Les symptômes sont de la fièvre, de la fatigue et des irruptions cutanées sous forme de boutons rouges, devenant ensuite des cloques qui finissent par éclater et former une croûte. L’infection se transmet par contact direct ou indirect (via les objets), ainsi que par gouttelettes. Bien que considérée comme une maladie bénigne, des complications peuvent survenir. Une surinfection de la peau, l’otite moyenne, la pneumonie et de nombreuses autres complications sont possibles, certaines d’entre elles pouvant être mortelles. Les adultes contractant la maladie sont plus à risque de développer des complications. Une fois qu’une personne a attrapé la maladie, elle devient immunisée à vie. Toutefois, le virus ne disparaît pas complètement et entre en dormance sur les nerfs de la personne. Le virus peut alors ressurgir à l’âge adulte et causer le zona, maladie très douloureuse.
Controverse entourant le vaccin RRO
En 1998, une équipe de chercheurs ont publié les résultats d’une étude dans la prestigieuse revue The Lancet, dans laquelle ils énonçaient l’hypothèse que le vaccin RRO serait une cause possible de l’autisme. Il n’en fallait pas plus pour que de nombreux parents d’enfant atteints d’autisme imputent la responsabilité immédiate de la condition de leur enfant au vaccin. L’étude en question a été menée sur 12 enfants seulement et de nombreuses irrégularités au niveau éthique ont été notées lors de l’analyse de cette étude. Vu le tollé créé par cette hypothèse, de nombreuses autres études sérieuses ont été menées sur le sujet ont démontré qu’il n’existe aucun lien entre l’administration du vaccin RRO et l’augmentation des cas d’autisme. La revue The Lancet a d’ailleurs retiré l’étude de ses archives en 2010. L’autisme est une terrible maladie et elle est souvent décelée à l’âge où l’enfant reçoit le vaccin RRO. La peur des parents est ainsi alimentée par les parents d’enfant autistes convaincus que le vaccin a été la cause de la maladie de leur enfant.
Prendre la meilleure décision pour son enfant n’est pas chose facile. Maintenant que vous avez lu les faits, à vous de faire le choix qui vous semble le mieux pour votre enfant.
Infirmière clinicienne et experte YOOPA. Infirmière clinicienne Passionnée de périnatalité, Amélie Chiasson est infirmière clinicienne, diplômée de l’Université de Montréal. Elle-même mère de deux enfants, elle considère la grossesse et l’accouchement comme des événements intenses, uniques et naturels.