Nous voulons tous le bien-être de nos enfants. Et ce bien-être passe aussi par celui de ses parents. Il n’y a aucune recette « miracle » ni une seule méthode. Il en revient au parent de choisir la solution qui est bonne pour lui et son enfant.
En tant que coach familial, je reçois de nombreuses questions en lien avec le sommeil : «Mon fils se réveille plusieurs fois par nuit. Que dois-je faire? » « Elle se lève de son lit plusieurs fois sous prétexte qu’elle a envie, mais ce n’est pas vrai. Je la laisse faire ou non? » « Il a 8 mois et pleure beaucoup, dois-je le laisser pleurer ou le bercer? » « J’ai l’habitude de dormir avec ma fille, est-ce correct? », etc.
QUELLES MÉTHODES?
Les interrogations autour de la période du dodo sont nombreuses. Et avec raison : il est très difficile de se retrouver dans toutes les différentes informations et théories. Pendant que certains suggèrent de laisser l’enfant dans son lit, d’autres affirment qu’il faut favoriser le co-dodo. Mentionnons également la technique du 5-10-15 ou encore la méthode du retrait progressif : on s’assoit près du lit de l’enfant, dos à lui, en l’ignorant complètement. Chaque soir, on éloigne notre chaise de son lit en se rapprochant de plus en plus de la porte pour finalement sortir complètement de la chambre. Quelle méthode doit-on privilégier?
Puisque la source du problème est multiple, la solution se doit aussi d’être diversifiée. En coaching, mon travail consiste à accompagner le parent dans sa démarche. D’une part, un coach familial aide le parent à définir son objectif et les étapes pour y arriver. D’autre part, à l’aide de questions et d’observation, il tente de comprendre ce qui se passe derrière le comportement de l’enfant. Par exemple, votre enfant a trois ans et se réveille plusieurs fois par nuit? Pourquoi? L’observation est essentielle pour être en mesure de proposer des interventions efficaces. Nous devons d’abord travailler sur les raisons possibles (des hypothèses que nos émettons) pour ensuite proposer des pistes de solutions.
Un enfant qui prend deux heures à s’endormir et qui se lève plusieurs fois pour réclamer un câlin peut le faire parce qu’il est de type anxieux, alors qu’un autre pourrait le faire parce qu’il est plutôt manipulateur. Les moyens d’intervention proposés ne seront donc pas les mêmes. Il y a des sujets qui suscitent plus de réactions. Et le sommeil est un dossier « chaud », tout comme l’allaitement. Si on décide de le laisser pleurer, certains nous répéterons que nous sommes des parents indignes qui ne répondent pas au besoin de leur enfant. Si on choisit plutôt de pratiquer le co-dodo, on passe pour des parents « granola » qui répondent trop aux caprices de leur gamin. Bref, on fait rarement l’unanimité.
QUE ME DIT-IL?
Pour ma part, je crois à l’équilibre. Je pense qu’il est essentiel de répondre aux besoins de son bébé et de son enfant, et ce, peu importe l’âge. Toutefois, je pense qu’il peut arriver, à certains moments, de confondre le besoin de l’enfant et celui du parent. Il nous est parfois difficile de laisser pleurer son enfant… ça nous brise le cœur! Il faut alors se rappeler que le pleur est un moyen de communication. Ça ne veut pas toujours dire : « Maman, prend-moi! » ou encore « Papa, ne me laisse pas seul! » Les pleurs peuvent aussi dire « Je suis incommodé par ces bruits! » ou encore « J’ai de la difficulté à m’endormir. » Je me souviens d’ailleurs des périodes de dodo de ma fille lorsqu’elle était bébé. Je la berçais de nombreuses heures pour gagner quelques minutes de sommeil… 30 minutes lorsque j’étais chanceuse! Elle pleurait beaucoup lorsque je la berçais. Et une fois endormie, elle se réveillait rapidement.
Au bout de trois mois, un soir, alors que j’étais crevée, j’ai demandé à mon conjoint de la bercer afin que je puisse me reposer un peu. Sans m’en parler, il a choisi de la déposer dans son lit, alors qu’elle était encore réveillée. Et que s’est-il passé? Elle s’est endormie toute seule! Bon, elle a dormi à peine 2 heures, mais étant donné que je ne l’avais pas bercée pendant une heure, je venais d’avoir un beau repos! Avec du recul, j’ai compris que ma fille n’aimait pas se faire bercer. D’ailleurs, ce n’est que beaucoup plus tard, vers l’âge de 4 ans, qu’elle a aimé se faire prendre et bercer. Lorsque nous avons compris, elle s’endormait très bien… toute seule. Ça, c’est mon histoire. La vôtre est différente et il est important de la comprendre pour bien vous aider.
Peu importe la solution choisie, une chose est certaine : choisissez celle qui VOUS convient. Vous devez être convaincu dans vos méthodes pour que cette confiance soit ressentie par votre enfant. Un enfant capte l’énergie de son parent. Il risque d’être beaucoup plus calme si vous l’êtes également.
Enfin, il y aura toujours des opinions divergentes. Chacun a sa façon de fonctionner. Il faut simplement se rappeler de faire attention lorsque l’on porte un jugement sur les méthodes des autres. Il manque souvent quelques détails essentiels à une bonne compréhension. Lorsqu’un parent se questionne sur ses méthodes, il est souvent fragile et se sent coupable. S’il se sent critiqué, il risque fort de se renfermer sur lui-même. Être parent, ça s’apprend!
Pendant un certain temps, il faut aussi accepter que, comme parent, notre rythme de vie change. Nous devons accepter de passer des nuits entrecoupées, tout comme nous devons accepter la répétition dans l’apprentissage de certains comportements. Parfois, il faut simplement lâcher prise et accepter la situation, telle qu’elle est, en ce moment. Éventuellement, ça passera. Une grande dose de patience parsemée d’amour et vous serez arrivés à une autre étape.