Apprendre qu’une maladie mobilisera une grande part de notre temps et de nos énergies est toujours une épreuve exigeante. Mais encore plus quand nous sommes responsables de ces petits êtres que nous avons mis ont monde et qui ont encore grand besoin de nous. Sachant qu’il nous sera difficile d’assumer notre rôle de parent comme on le souhaiterait, la culpabilité en profite souvent pour s’immiscer sournoisement dans les moindres replis de notre cœur, rongeant ce qu’il nous reste d’énergie!
Saviez-vous que la culpabilité est l’état émotif qui abaisse le plus notre énergie, encore plus que la colère? En période de traitement et de convalescence, inutile de dire que la culpabilité doit être rapidement identifiée et libérée pour faire place à l’amour et à la confiance. Voici donc quelques pistes pour vous en libérer au quotidien :
- Premièrement, il faut savoir que même dans les situations les plus adverses, les enfants ont une étonnante capacité de se remettre des épreuves. Ne sous-estimez pas leurs forces et faites confiance à leur capacité d’adaptation!
- Tentez d’évaluer quels sont leurs besoins réels et acceptez l’aide nécessaire pour que d’autres personnes puissent y répondre dans la mesure du possible.
- Réévaluez votre idéal de parent: on a tendance à croire qu’il faut faire beaucoup de choses avec les enfants, alors que l’essentiel est la qualité des moments passés ensemble… Inconsciemment, même s’il souffre du manque de disponibilité d’un parent, l’enfant fera une grande différence entre un parent qui ne pouvait s’occuper de lui parce qu’il était malade et un autre qui était toujours absent parce qu’il préférait faire autre chose qu’être avec lui ! La différence, c’est l’amour, et l’amour, ça se sent!!!
- Exprimez-leur votre désir de passer plus de temps avec eux et choisissez une image, une statuette ou tout autre objet qui représente ce désir pour vous. Parlez à votre enfant de votre désir et de votre tristesse de ne pas pouvoir être présent comme vous le souhaitez. Invitez votre enfant à faire la même chose : reconnaître que son désir est précieux et valable lui permettra d’être plus en paix avec la situation. Laissez ces symboles bien en vue et parlez-en régulièrement.
Si votre enfant est trop jeune pour nommer ses désirs, mettez-vous dans sa peau et tentez de lui nommer ce qu’il ressent possiblement. Quand on parle de cœur à cœur, les mots ne sont qu’une part de la communication et même les tout-petits décodent très bien le reste du message! Vous pouvez même leur parler dans leur sommeil : vous laisserez alors dans leur inconscient, un message qui aura un grand impact. Il m’est arrivé de voir des enfants modifier radicalement leur comportement après que leur parent se soit adressé à eux pendant leur sommeil, comme s’ils étaient capables de tout comprendre.
- Un autre exercice intéressant à faire serait de vous mettre dans la peau de votre enfant (même s’il est bébé!) et d’écrire la lettre qu’il vous écrirait s’il pouvait tout vous dire. Vous serez probablement surpris de ce qui vous vient! Les enfants ont naturellement une grande compassion.
- Méditez, faites de la visualisation ou priez dès que vous sentez la culpabilité commencer à ronger vos précieuses énergies. Souvenez-vous que vous faites chaque jour de votre mieux, compte tenu des circonstances. Honorez vos efforts et acceptez vos limites!
- Si vous devez vous absenter, laissez de petits « Post-it » avec des messages d’amour, remettez leur un dessin, envoyez un texto, échangez par Skype ou laissez un enregistrement des berceuses ou des contes que vous leur racontez habituellement.
- Et si jamais la culpabilité vous ronge quand même le cœur, parlez-en ! À votre conjoint, à votre mère, à une amie et à un thérapeute au besoin. L’important, c’est de vous libérer de cette émotion qui ne vous aidera… qu’une fois qu’elle vous aura quittée!
Elle s’est mise à faire des crises et à mordre ? Il est dans la lune en classe et se bat dans la cour ? Si votre enfant devient plus irritable ou présente des comportements dérangeants, c’est qu’il exprime son vécu avec les seuls moyens qu’il connait.
- Tentez de mettre des mots sur ce qu’il vit et témoignez-lui de la compassion.
- Démontrez-lui des moyens d’exprimer ce qu’il vit de manière socialement acceptable, comme dessiner sa colère, déchirer ou lancer des boulettes de papier, jouer des jeux de rôle où il s’exprimera à travers un personnage, etc.
- Vous pouvez aussi lui lire des histoires qui parlent de ce qu’il ressent .
- Mais surtout, résistez à la tentation de « tout lui passer » sous prétexte qu’il vit une situation difficile. Lorsque l’accompagner dans l’expression de ses émotions n’est pas suffisant, il peut être nécessaire de lui laisser assumer les conséquences naturelles de ses actions ou de le mettre en retrait lorsqu’il dépasse les bornes. Inutile de s’emporter : appliquez la conséquence avec compassion mais fermeté. De la même manière que vous préféreriez recevoir une contravention d’un policier neutre et compatissant plutôt que d’un policier qui se met en colère et vous fait un sermon. Maintenir la discipline est un facteur rassurant pour l’enfant, sans quoi, il pourrait développer de mauvaises habitudes qui pourraient être difficiles à corriger par la suite, lui occasionnant bien des tracas, parfois même quelques années plus tard.
- Avisez la garderie ou l’école de la situation. Certaines maladies sont parfois taboues et il serait compréhensible que vous n’ayez pas la force de faire face aux jugements de personnes maladroites. Vous pouvez donc ouvrir le sujet sans préciser de quoi il s’agit précisément. Par exemple : « Nous vivons un moment difficile à la maison en ce moment, et il se pourrait que Justin réagisse à la situation. Pourriez-vous en informer le personnel et vous assurer qu’il sera bien soutenu durant les prochains mois ? ».
S’ils connaissent la situation, ils seront en mesure
d’adapter leurs interventions pour permettre à l’enfant d’évacuer ses émotions à travers certaines activités. Ils pourront aussi
mettre en place des ressources qui lui permettront de mieux composer avec le stress qu’il vit, comme le soutien d’un membre du personnel significatif lors de moments difficiles, des moyens de calmer l’anxiété en classe ou sur la cour, ou encore, un meilleur de soutien académique et de l’aide pour bien s’organiser puisque le stress pourrait diminuer sa concentration.
La maladie frappe rarement au bon moment…
Vous n’avez pas de pouvoir sur les événements, mais n’oubliez jamais que vous avez du pouvoir sur la façon dont vous les vivez. Il est donc impératif, tant pour votre guérison que pour le bien-être de vos enfants, que vous preniez soin de vous en vous permettant d’être au repos et de faire des choses qui vous font du bien. Ces moments que vous vous accordez ajouteront de la qualité aux moments que vous passerez en compagnie de vos enfants !
Mais surtout, faites de votre mieux et
acceptez le déséquilibre occasionné par la maladie : les enfants ont une étonnante capacité d’adaptation, et si vous négligez quelques aspects de leur éducation par manque d’énergie,
il sera toujours temps de reprendre les choses en main quand vous aurez recouvré la santé !
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