Bonjour !
Je viens de tomber sur votre site internet, qui soit dit en pensant, est très intéressant. J'ai un garçon de 4 ans et demi. Il fait toujours des choses qu'il sait très bien qu'il ne doit pas faire. Exemple : jeter des roches dans la piscine, frapper son frère plus grand, n'arrête pas de sortir de sa chambre un coup qu'il est couché, etc.
Quand je lui dis que s'il n’arrête pas il va avoir une conséquence, il me dit : « pas grave, ça ne me dérange pas, mais moi en conséquence ». J'essaie de laisser passer plusieurs petites choses et de l'ignorer ainsi que de ne pas porter attention à ses attitudes. Moi, j'appelle ça de la malice infantile, mais il ne cesse... on essaie le plus possible d'être constant, mais je dois dire que ce n'est pas toujours facile, car il n'arrête pas chaque jour, dès que c'est silencieux dans la maison, on doit se poser des questions. Quand il se réveille, je lui dis de venir me voir. Je lui dis la même chose chaque matin non, il se lève et va en bas et prend des Popsicle. Il me pose la question chaque matin et je lui dis qu'on ne mange pas de Popsicle le matin. Il repose tout de même toujours la même question. Il connait pourtant la réponse et m'obstine quand même! Il connait très bien les règles quand je lui pose des questions sur son comportement, il connait les réponses et c'est clair dans sa tête, mais son comportement et tout autre...
S.v.p., aidez-nous
Nadine
Bonjour Nadine,
Je tiens d’abord à vous remercier de l’intérêt porté au site Nanny Secours. Je vous félicite d’avoir pris le temps d’écrire à Nanny Secours afin d’avoir l’aide et le soutien opportun concernant certains comportements de votre fiston de 4 ½ ans. Ceci témoigne, entre autres, de tout l’amour que vous lui portez.
LES RÈGLES
Vous débutez votre texte en mentionnant que votre fils fait toujours des choses qu’il sait qu’il ne doit pas faire, comme, par exemple, lancer des cailloux dans la piscine. Beaucoup d’enfants savent très bien ce qu’ils ne doivent pas faire à la maison, mais savent-ils ce qu’ils doivent faire??? La question peut paraître anodine en soi, mais je crois qu’elle vaut tout de même la peine qu’on s’y attarde… Comment vos règles sont-elles formulées à la maison? Sont-elles dites à la forme négative? Ex : « Je ne veux pas que tu manges de Popsicle le matin » ou bien si elles sont formulées à la forme positive comme dans l’exemple : « Les Popsicles se mangent en collation de l’après-midi » ou bien « Les cailloux demeurent dans la plate-bande » et « Je reste dans mon lit au coucher du soir ». Lorsque vos règles ou consignes sont formulées positivement, cela vous oblige à verbaliser ce que vous attendez de votre fils. De cette façon, il sait ce qu’il doit faire… et il oublie ce qu’il ne doit pas faire. Je vous encourage à vous asseoir avec votre fils afin de mettre en des mots clairs et positifs les consignes ou règles auxquelles vous tenez. Pourquoi ne pas en faire un moment ludique en demandant à votre fils d’illustrer les consignes désignées et de les afficher à un endroit stratégique (ex : sur le frigo). En faisant participer votre fils à l’élaboration des règles importantes de la maison, il se sentira interpellé et aura envie de les appliquer. En éducation on préconise d’émettre une règle par tranche d’âge… je vous suggère alors de ne pas dépasser 4 règles importantes auxquelles vous tenez fermement.
L’INTERVENTION INCITATIVE
Afin d’encourager votre fils à appliquer ces règles, il pourrait être intéressant d’intervenir à la forme positive le plus souvent possible. Reprenons l’exemple du Popsicle… si votre enfant vous dit qu’il veut un Popsicle alors que c’est l’heure de déjeuner, vous pourriez lui répondre : « OUI mon cœur, tu pourras manger ton Popsicle à la collation ». Cette façon d’intervenir comporte des éléments forts importants. Ex : Elle vient renforcir votre règle établie puisque vous la dites en formulant votre réponse. Votre enfant est à même de mieux l’apprendre… Dans cette formulation, l’enfant n’est pas confronté à l’interdit. Beaucoup d’enfants peuvent résister face à l’interdit et développer des stratégies (parfois efficaces) pour arriver à leur fin…
LES CONSÉQUENCES LOGIQUES
Si votre enfant résiste et contrevient à la règle, il doit y avoir une conséquence en lien direct (si possible) avec le geste. Ainsi, si votre enfant mange un Popsicle en matinée, il en sera alors privé en collation. S’il passe une quinzaine de minutes à se relever lorsqu’il est au lit pour sa nuit, il devra se coucher 15 minutes plus tôt le lendemain. Cette façon de faire n’est pas une punition, mais bien une façon de responsabiliser l’enfant face à ses gestes ou comportements. Dans cette intervention, il est très important que votre enfant soit avisé de ce qui pourrait arriver s’il déroge à la règle… Reprenons l’exemple des levers incessants de fiston lors du coucher du soir… AVANT d’aller au lit, faites-lui reformuler la consigne (ex : « Je reste dans mon lit »). Embrassez-le, dites-lui que vous l’aimez et sortez de la chambre. S’il se lève, retournez le voir (une seule fois) et dites-lui, sur un ton doux, mais ferme, la conséquence qui pourrait être appliquée si la consigne n’est pas respectée. (ex : « Je te demande de rester dans ton lit… je compte les minutes que tu prends à déroger de la consigne et s’il le faut, tu devras les reprendre demain soir et te coucher plus tôt »). Lorsque vous avez terminé d’émettre votre consigne, retournez immédiatement à vos occupations. Ne laissez pas le temps à votre enfant de tenter de négocier ou d’argumenter. S’il le fait, ignorez-le… de toute façon, vous serez déjà repartie vaquer à ce que vous faisiez initialement. La prémisse de base qui est garant de succès est la CONSTANCE. Votre enfant aura besoin de tester vos limites et de déroger à la règle afin de vérifier si vous êtes constante avec ce qui est établit.
LE RENFORCEMENT POSITIF
Il sera important de féliciter votre enfant toutes les fois où il applique correctement la règle. Le renforcement positif rehausse l’estime de soi et encourage l’enfant à bien se comporter.
Il pourrait être aidant pour votre garçon d’avoir un tableau de l’estime de soi. Pour se faire, choisissez 3 comportements que vous mettrez au tableau, un comportement ou action que votre fils fait très bien (ex : s’habiller le matin), un comportement qui demande seulement un petit rappel de temps à autre (ex : se brosser les dents après les repas) et le comportement que vous voulez voir évoluer positivement (ex : rester au lit en se couchant le soir). Déterminez ensuite le nombre d’actions que vous voulez pour chacun des comportements ciblés, et ce, sur 5 ou 7 jours. Inscrivez le nombre à côté du comportement et promettez une récompense à votre enfant si le nombre est atteint. POUR LE COMPORTEMENT QUI DEMANDE UN EFFORT, DÉBUTEZ PAR UN PETIT NOMBRE AFIN DE NE PAS METTRE VOTRE ENFANT FACE À L’ÉCHEC DÈS LE DÉPART. Ainsi, vous pourriez demander à votre enfant de réussir 3 bons couchers pour la première semaine. Si c’est réussi à la fin de la semaine, l’enfant a droit à la récompense promise.
Important : Une récompense n’est pas un simple gadget qu’on donne à l’enfant. Elle se veut plutôt un prétexte pour : Faire son activité préférée avec lui (faire un bonhomme de neige), concocter son repas préféré, aller louer son film préféré et le regarder ensemble, etc.
Je vous souhaite un beau succès dans vos interventions. Retenez que la constance sera votre plus grande amie dans cette belle aventure.
Au plaisir!