Bonjour,
Je fais appel à vous pour avoir quelques conseils pour mon garçon de 5 ans. Voilà:
mon garçon a une peur pour la nouveauté, les nouvelles activités et a de la difficulté à s'intégrer dans un groupe. Il est un garçon anxieux. Par exemple, il adore les jeux gonflables. Par contre s'il y a trop d'amis dans un jeu gonflable, il va s'empêcher d'y aller et d'avoir du plaisir. Il a de la difficulté à "foncer", à s'intégrer dans un groupe.
Nous l'avons inscrit au soccer. À ma grande surprise il était d'accord et n'a jamais refusé que je l'inscrive au soccer. Premier soir de soccer : il est tout à fait d'accord d'y aller, aucun refus... toujours à ma grande surprise. C'est papa qui l'accompagne... rendu sur place,
il éclate en larmes et ne veut pas participer aux exercices de l'instructeur. Papa essaie de le convaincre, de lui montrer que c'est plaisant et reste à côté de lui. Mais il refuse toujours de participer et il continue de pleurer donc papa revient à la maison environ 20 minutes plus tard ayant a un peu de difficulté à gérer cette réaction.
2e cours : nous y allons toute la famille (papa, maman, sa petite soeur et lui). Avant le départ de la maison, il nous dit : « On dirait que je vais pleurer ». Je lui réponds que ça va bien aller, mais en disant cela, il éclate en sanglots ! Ça commence bien… J’essaie de le convaincre que ça va bien aller, il arrête de pleurer. On arrive très tôt, avant même que les autres amis arrivent afin de lui montrer le terrain et de jouer avec lui. On essaie de jouer avec lui, il refuse. À force d'insister, il vient un petit peu jouer avec nous.
Les autres amis arrivent et invitent mon garçon à aller jouer avec eux. Mais il ne veut pas et se remet à pleurer. Les exercices débutent : il ne veut pas y aller. Un instructeur vient le voir et lui propose de faire une course, afin de rejoindre les aux autres amis, il est d'accord mais rendu à ses amis, il éclate en sanglot et revient vers moi en pleurant. Je discute avec lui, en lui disant qu'il peut aller avec ses amis, que c'est le fun, qu'il est bon mais refuse toujours. Je m'avance avec lui en continuant de l'encourager vers les autres amis qui pratiquent, il les regarde mais ne veut pas participer. Il finit par commencer à faire les exercices, il a envie de trouver ça le fun sans trop le montrer. Il continue de jouer avec les autres...
Puis, je m'éloigne un peu en disant que je vais aller voir ma fille, il est d'accord, mais quelques minutes plus tard il me crie : "Maman revient !" et je voyais bien dans sa voix que si je n'y allais pas il allait éclater en sanglot. Donc, je m'approche de nouveau près de lui, il continue de jouer. Par la suite, il doit faire un exercice en équipe de 2. Il accepte de jouer avec un ami, moi, je m'éloigne. Il est correct, il s'amuse. Durée du cours : 60 minutes, disons qu'il s'est amusé (sans moi) environ 15 minutes. Ouf, mission "un peu" accomplie.
Le cours se termine, il est content d'avoir joué. Le lendemain, je discute avec lui du soccer, je lui dis que je suis très fière de lui. Je lui dis que la prochaine fois, il va pouvoir s'amuser avec ses amis dès le début, il refuse catégoriquement.
Je lui dis qu'il va avoir des games de soccer et que maman ne pourra pas être à côté de lui, il refuse en disant qu'il ne jouera pas. Et, ce n'est vraiment pas parce qu'il n'aime pas le soccer, il aime beaucoup jouer avec un ballon. Je sais très bien qu'il aimera beaucoup le soccer après s'être bien intégré, s'il y arrive.... Ma question est comment faire afin qu'il s'intègre aux autres amis et qu'il accepte de jouer sans moi ?? Est-ce bien de le pousser à jouer ??
Il fera sa rentrée à la maternelle en septembre et celle-ci m'inquiète beaucoup pour lui, j'essaie de bien le préparer mais ce sera une nouveauté, une nouvelle adaptation pour lui, comment l'aider ?? Je ne veux pas qu'il soit solitaire dans sa classe, je veux qu'il s'intègre bien.
En attente de vos nouvelles,
Je vous remercie beaucoup.
Maman Josée
Bonjour Maman Josée,
Avant toute chose, je tiens à souligner qu’il est tout à votre honneur d’avoir fait appel aux intervenants du réseau Nanny Secours, puisqu’il n’est pas toujours facile d’aller chercher l’aide nécessaire pour affronter nos difficultés de tous les jours! Il est également important de mettre en évidence le fait que chaque enfant évolue à son propre rythme et selon des besoins qui lui sont propres, mais aussi en fonction de son bagage personnel, ses expériences, ses caractéristiques, etc. Bref, tout cela pour vous dire que je tenterai de répondre à votre questionnement au mieux de mes connaissances avec les informations que j’ai en ma possession.
Tout d’abord, vous dites que votre garçon, âgé de 5 ans, est anxieux, qu’il a de la difficulté avec la nouveauté et l’intégration auprès des autres enfants. J’ai également, en lisant votre question, retenu certains points qui m’ont semblé pertinents à tenir en compte, dont le fait que
votre fils semble vivre de l’anxiété lorsque vous n’êtes pas à proximité de lui (
C'est papa qui l'accompagne... rendu sur place, il éclate en larmes et ne veut pas participer aux exercices de l'instructeur) ou bien lorsqu’il anticipe des situations dans lesquelles il sait que vous ne serez pas à ses côtés (
Je lui dis qu'il va avoir des games de soccer et que maman ne pourra pas être à côté de lui, il refuse en disant qu'il ne jouera pas).
En ce qui a trait à l’intégration auprès des autres enfants, bien qu’il semble avoir de la difficulté avec les activités où les enfants se retrouvent en grand nombre (jeux gonflables, soccer, etc.)
je lis qu’il est en mesure de faire des exercices en équipe de 2 et qu’il est en mesure de s’amuser en les faisant, ce qui, pour moi, est un excellent point!
En regard à la problématique d’anxiété et d’intégration de votre fils, il est bien de savoir que le cerveau des enfants en bas âge n’échappe malheureusement pas à ce réflexe primitif de protection et de survie de l’organisme qu’est le stress. Toutefois, chez certains enfants, il arrive que, par manque de stratégies d’auto-régulation ou bien pour des raisons autres, ce stress s’accumule et l’enfant n’est plus en mesure de différencier les éléments réellement menaçants de ceux qui ne le sont pas, ce qui entraîne l’anticipation des situations ou les fameux
scénarios catastrophes. Bien sûr, une telle anxiété a pour effet de diminuer l’estime de soi, ainsi que la confiance en soi, deux éléments essentiels dans le processus d’adaptation aux situations nouvelles et à l’intégration sociale.
Pour votre fils, la nouveauté procure probablement un niveau de stress élevé qu’il tente de surmonter par votre présence, puisque la maman est considérée comme une base de sécurité importante chez l’enfant, une figure dite d’attachement.
Donc, pour répondre à votre questionnement à savoir :
- Comment faire afin qu'il s'intègre aux autres amis et qu'il accepte de jouer sans moi ??
- Est-ce bien de le pousser à jouer ??
- Il fera sa rentrée à la maternelle en septembre et celle-ci m'inquiète beaucoup pour lui, j'essaie de bien le préparer mais ce sera une nouveauté, une nouvelle adaptation pour lui, comment l'aider ??
J’ai sélectionné quelques pistes d’intervention visant à aider votre fils à contrôler son anxiété, mais également quelques exercices pour l’aider à augmenter son estime personnelle et sa confiance en soi, ce qui, j’en suis persuadée, aura un impact majeur sur sa façon de percevoir la nouveauté, en plus de favoriser son intégration auprès des autres enfants.
- Contrôler son anxiété
- Permettez à votre fils d'exprimer ses émotions, ses craintes, ses peurs face aux situations nouvelles, que ce soit à voix haute, ou bien par écrit, même par le dessin ou encore le bricolage
- Bien que votre fils soit encore à un jeune âge, vous pouvez regarder avec lui des alternatives à ses scénarios catastrophes.
Exemple : "J’ai peur que les autres enfants rient de moi parce que je ne cours pas assez vite."
Alternative au scénario : "Est-ce aussi possible que les autres enfants t’encouragent lorsque tu auras le ballon? Est-ce aussi possible que les autres enfants acceptent de te donner des conseils pour t’améliorer? Est-ce aussi possible que tu aies des talents autre que la course qui fera de toi un équipier hors-pair?!"
- Puisque votre fils semble combler son besoin de sécurité en votre présence, vous pouvez, ensemble, choisir un objet de transition qu’il pourra garder sur lui en tout temps et qui lui fera penser à vous (bracelet magique par exemple).
- Permettez à votre fils de bouger, de faire des sports à l’extérieur, tout simplement pour lui permettre de se changer les idées. La musique permet également de ne pas fixer son attention sur les scénarios qui se bousculent dans sa tête. Les techniques de relaxation telles que le yoga ou la méditation sont aussi très bénéfiques pour la détente de l’organisme.
- Évitez de mettre l’emphase sur les événements futurs pouvant accentuer son anxiété (Je lui dis que la prochaine fois, il va pouvoir s'amuser avec ses amis dès le début), détendez plutôt l’atmosphère avant les parties de soccer par exemple, faites des blagues, riez de bon cœur tous ensemble! Le jeu doit rester un jeu car c’est la meilleure façon d’apprendre pour les enfants.
- Augmenter l’estime de soi et la confiance en soi
- Continuez votre bon travail en disant à votre fils que vous êtes fiers de lui, qu’il a été bon aujourd’hui au soccer, etc. N’hésitez pas à le complimenter sur ces actions, ses bons gestes, ses points forts (tu es un bon coureur, tu as bien participé, bravo!).
- Faites vivre à votre fils de petites victoires à tous les jours, que ce soit en lui permettant de faire la cuisine avec vous et de préparer les assiettes, ou bien en lui permettant de vous venir en aide dans vos corvées de tous les jours, ce qui aura pour effet de le faire se sentir important, utile, et ce, tout en le responsabilisant.
- Permettez à votre fils de faire des choix, donnez-lui la possibilité de donner son opinion :
Exemple : "Préfères-tu apporter ton chandail rouge ou bien le bleu? Devrait-on acheter du jus de pommes ou bien du jus d’orange?"
Enfin, pour votre questionnement quant à continuer ou non à le pousser à jouer, je vous répondrai que
OUI ! L’anxiété de votre fils ne doit pas devenir une problématique d’adaptation, ni entraver son développement, et je crois que fuir les situations stressantes ne feront que renforcer son anxiété. Par contre
, il est primordial de respecter ses limites et de tenir compte de ses besoins. Il ne faut pas le bousculer, mais plutôt l’épauler, le soutenir et vous verrez que petit à petit votre fils deviendra grand!!
Alors, maman Josée, j’espère que ces éléments de réponse seront en mesure de vous guider et de vous apporter les outils nécessaires pour accompagner votre fils du mieux que possible!