Les « experts » en maternité et vous : une bataille à finir ?

Les « experts » en maternité et vous : une bataille à finir ?
À partir du moment où nous apprenons que nous serons parents, une gamme d’émotions nous envahit. Ce peut être de la joie, de l'étonnement, de l’inquiétude, voire même de la peur. En général, il s'agit plutôt d'un bon mélange de tout cela.
Et que la grossesse soit planifiée ou non, elle se présente souvent accompagnée de son lot de questions... auxquelles tout l'entourage souhaitera répondre, chacun étant persuadé d'être l'ultime « expert » en la matière. Voici quelques-unes des perles entendues au cours de ma maternité :

«Ton ventre est pointu ? Tu portes un garçon.» «Ton ventre est rond ? Alors tu portes une fille.»

Vraiment ? La grosseur et la forme de mon ventre détermineraient le sexe de mon enfant ? Préparez-vous à en entendre de toutes les sortes durant les neuf prochains mois. Tout le monde ou presque s’improvisera expert. On m’a déjà fait passer le test de l’aiguille et un autre où je devais d’abord m’asseoir par terre pour ensuite me lever pendant que l'on analysait la manière dont je m’y étais prise. Il semblerait que ce soit un truc imparable pour deviner le sexe de bébé! Eh bien, je dois être l'exception, car selon les tests, j’aurais dû porter un garçon… alors que c’est une belle petite fille qui a fait son entrée dans notre vie.

«Il bouge beaucoup dans ton ventre? Ouf ! Prépare-toi, il ne sera pas reposant celui-là !»

Donc, si mon enfant bouge dans un environnement assez restreint, cela signifierait que je vais courir les quinze prochaines années ? Et si c’était simplement le fait qu’il bouge comme nous bougeons dans notre quotidien ? Je me lève du lit, je marche, je mange, je prends ma douche, alouette ! Je bouge beaucoup dans mon quotidien et pourtant, on ne m’a jamais dit que j’étais hyperactive ! Pourrions-nous laisser le temps à ce petit être d’arriver dans ce monde et de nous présenter sa personnalité, plutôt que de la choisir pour lui ?

«Tu as des brûlures d’estomac ? Ah, il va être chevelu, celui-là !»

Quelqu’un peut-il peut m’expliquer en quoi la pousse des cheveux peut avoir un impact sur mon état de santé ? Mes problèmes de digestion ne seraient-ils pas plutôt le résultat de changements physiques et hormonaux? Si l'on vous écrase l’estomac et que l’on compresse votre vessie, vous risquez de vivre quelques inconforts à l’occasion, et je vous assure que cela n’a rien à voir avec les cheveux de bébé !

« Ne le berce pas trop, tu vas le gâter !»

Ah bon? Mais c'est quoi « trop » ? Comment pouvons-nous évaluer la quantité d'attention qu'il faut fournir à un bébé ? Comment fait-on pour gâter un bébé qui vient de faire son entrée dans notre monde, lui qui a été bercé bien au chaud pendant neuf mois ?

« Il ne faut jamais laisser un bébé pleurer.»

Jamais ? Et si cela dépendait du contexte ? Je suis d’accord, en bas de six mois, nous devrions répondre rapidement aux pleurs de bébé : c’est son moyen de communication et nous devons lui montrer qu’il peut avoir confiance en nous. Toutefois, répondre à ses pleurs ne veut pas dire tout faire pour éviter qu’il ne pleure. Les adultes semblent vivre un malaise avec un bébé en pleurs et souhaitent qu’il cesse rapidement. N'oublions pas que c'est sa manière de s’exprimer. Le rassurer et le réconforter devraient être notre objectif et non pas l’empêcher de s’exprimer. Enfin, si Maman est tellement épuisée qu’elle risque de crier sur son poupon, je préfère de loin qu’elle le laisse dans son lit, cinq à dix minutes, afin de lui permettre de se recentrer avant d’aller le rejoindre.

«Donne-lui des céréales, il fera ses nuits plus rapidement.» «Ne lui donne surtout pas des céréales en premier, il va constiper. Tu devrais commencer par les légumes.» «Quoi ? Tu veux abandonner l’allaitement ?»

L’alimentation de bébé, quel vaste sujet ! Chacun a ses opinions, qui varient selon sa culture, ses croyances, et bien sûr, ses expériences personnelles. Je suis très «pro-allaitement». J’ai d’ailleurs été marraine d’allaitement de nombreuses années. Toutefois, je suis davantage «pro amour» et « pro santé mentale des parents ». J’ai allaité mes deux enfants et conviens que c’était le meilleur choix pour eux ET pour moi. Par contre, je conçois que ce n’est pas la même chose pour tous. Une amie m’a dit un jour : « Est-ce mieux de donner un biberon avec amour ou d’allaiter frustrée? » Alors l’important, c'est que les parents aient accès aux informations et au soutien qu’ils souhaitent recevoir dans leur situation. Ensuite, c’est à eux de choisir. En conclusion, en maternité, comme ailleurs, il y aura toujours des « experts » pour nous dire de penser une chose et son contraire. Je l’ai vécu lors de ma première grossesse. Lorsque nous nous préparons à devenir parent, nous pouvons nous sentir un brin étourdis par la quantité de « bons conseils » que ces gentils « experts » souhaitent nous prodiguer. Ici comme ailleurs, il faut apprendre à se faire confiance et à se fier à son gros bon sens. Même s'ils sont bien intentionnés, nous ne sommes pas obligés d’écouter tous les « bons conseils » que l'on nous assène. Passons-les d’abord par notre filtre personnel afin de reconnaître s’ils nous conviennent vraiment. Ce qui a été bon pour notre belle-sœur, notre amie ou notre tante ne l’est pas nécessairement pour nous. Après tout, nous ne voulons pas être quelqu'un d'autre, alors soyons nous-même. Un parent qui a confiance en son jugement et qui fait son possible, c'est parfait pour bébé !
Melanie Dugas - Coach familial

Membre du Réseau Nanny secours depuis 2011.

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