L’accouchement naturel : une affaire de couple

L’accouchement naturel : une affaire de couple
Lorsqu’on aborde l’accouchement, plusieurs affirment qu’il en revient à la femme de gérer les sensations produites par les contractions et que c’est elle qui vit principalement le travail. Certains hommes en viennent à douter de leur rôle lors de la naissance de leur enfant et parfois même, de la pertinence de leur présence à l’accouchement.
Souvent envahis par un sentiment d’impuissance, les futurs pères croient parfois à tord qu’à part être présents, ils ne peuvent rien faire pour aider concrètement leur conjointe : « De toute façon, c’est elle qui accouche » me disent-ils parfois. Or, sachez messieurs que le rôle que vous jouerez lors de ces moments les plus intenses de votre vie, est primordial pour faciliter la naissance de votre enfant et accompagner votre conjointe à donner la vie. Voici pourquoi.
1. L’ocytocine, hormone de l’amour
Indispensable à l’accouchement, cette hormone a pour effet d’accélérer le travail en provoquant la contraction des muscles de l’utérus. Elle facilite l’expulsion du placenta et permet à l’utérus de bien se rétracter après la naissance. Sa sécrétion naturelle est produite par les câlins, la tendresse, les massages, les baisers, etc. Bref, la femme a besoin de se sentir aimée lorsqu’elle accouche. Voilà un défi assez simple à relever pour vous messieurs ! Donnez de l’amour à votre conjointe et vous verrez les contractions s’intensifier et le travail s’accélérer.

2. Les endorphines pour gérer la douleur

Libérées entre autres par le cerveau, les endorphines peuvent être comparées à de la morphine endogène, c’est-à-dire, sécrétée naturellement par le corps. Lors de l’accouchement, la femme qui en sécrète ressentira tout leur pouvoir analgésique en plus d’augmenter son sentiment de calme, de détente et de bien-être. Le conjoint peut alors devenir un levier fort important à la sécrétion d’endorphines de la femme en utilisant toutes sortes de stratégies favorisant la détente de cette dernière : massages, ambiance tamisée, musique relaxante, odeurs agréables (telles que les huiles essentielles, les vaporisateurs d’ambiance ou un parfum que la femme adore), faire couler un bain, exercer des points en acupression, accompagner le contrôle de la respiration lente, etc.

3. La protection de l’environnement et de l’intimité

Toujours dans l’optique de maintenir la femme qui accouche dans un état de calme et de détente, l’homme se veut alors un protecteur de la « bulle » de sa conjointe. Son rôle demeure de limiter du mieux que possible tout élément susceptible d’augmenter le stress de la femme et par le fait même de diminuer la sécrétion d’endorphines. En ce sens, il faut tenter de lui parler le moins possible, d’éviter de la déranger (ex : interventions médicales de routine qui peuvent être faites discrètement) et de l’observer (Seriez-vous à l’aise d’aller à la selle si on vous observait ? Alors imaginez quand vous accouchez !). Le conjoint peut alors discuter avec le personnel médical afin de tenter de limiter le nombre de personnes présentes dans la chambre et demander qu’on dérange le moins possible sa conjointe en travail. Il peut proposer qu’on chuchote dans la chambre de naissance et qu’on préserve une ambiance de calme en fermant la porte, en tamisant les lumières et en diminuant tout stimuli pouvant sortir la femme de son état de calme.

4. Les positions facilitant le travail et l’expulsion

Il est fortement recommandé d’être active durant le travail afin de faciliter et d’accélérer ce dernier. Le couple peut alors partager de beaux moments de complicité en prenant des marches, en montant/descendant des escaliers ou en se berçant debout ensemble, dans les bras l’un de l’autre durant les contractions. Lire sur les positions d’accouchement avant le grand jour ou suivre des cours prénataux peut inspirer le conjoint à proposer des alternatives afin de faciliter le travail, aider le bébé à descendre et contribuer à la gestion de la douleur durant tout l’accouchement. Son rôle demeure également de veiller au confort de sa conjointe en lui fournissant des oreillers, un ballon d’exercice pour se tortiller, de l’eau, des compresses d’eau chaude (qui soulagent beaucoup le bas du dos), de la glace si elle a chaud, etc.

5. La confiance et les émotions positives

Accoucher est un moment de grande intensité, certes. Mais la perception qu’on a de l’événement influencera certainement les émotions qui seront vécues par le couple le jour venu. En d’autres mots, si on entretient un discours positif en lien avec l’accouchement et qu’on garde en tête que de donner la vie est un privilège immense, il sera plus facile de percevoir l’intensité des contractions comme des vagues nous propulsant peu à peu près du rivage vers la plus belle rencontre de notre vie, soit celle de notre enfant. Il s’agit plutôt de composer avec la douleur et de l’accueillir avec confiance. En ce sens, le conjoint est bien souvent celui qui connait le mieux sa propre conjointe en travail. Il ressent ses craintes, décode ses émotions, anticipe ses besoins. Il sait ce qui l’apaise et la rassure. Il importe donc messieurs que vous ayez confiance en votre capacité à vous-mêmes mettre votre conjointe en confiance. Entre les contractions, dites-lui des paroles réconfortantes. Offrez-lui la chaleur de vos bras. Rappelez-lui que vous faites équipe avec elle et surtout, que vous êtes fier d’elle et de la force qui l’habite. Elle a besoin qu’on lui rappelle que malgré l’intensité vécue, accoucher c’est beau. Durant le travail, nommez votre enfant à venir par son prénom, décrivez-lui comment vous l’imaginez, racontez-lui le bonheur que vous vivrez ensemble d’être parents. Par l’imagerie mentale on peut générer des émotions positives qui elles, stimulent la libération des endorphines et facilitent par le fait même, la gestion de la douleur. Finalement, il parait manifeste que le conjoint détient un rôle important à jouer durant cette belle aventure qu’est l’accouchement. Il importe qu’il prenne sa place et fasse preuve d’initiatives. Il n’y aucune crainte à y avoir de se tromper. Au final, l’objectif est de vous permettre de vivre la naissance de votre enfant comme un moment de couple, d’intimité et de complicité. Mon expérience au fil des années m’a appris qu’un homme impliqué à l’accouchement se sentait non seulement proactif et efficace auprès de sa conjointe mais aussi avec son nouveau-né dès les premiers jours de vie. Alors messieurs osez, toujours dans le respect de vos propres limites. Vous n’êtes jamais obligés de regarder le passage du bébé dans le vagin lors de l’expulsion. À ce moment précis, le simple fait de demeurer à la tête de votre conjointe et lui donner de l’amour sera très soutenant pour elle. Après tout, c’est assez simple non ?
Mélanie Bilodeau

Psychoéducatrice - Membre du Réseau Nanny secours depuis 2016-2017. BESOIN D'UNE CONSULTATION?

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