Nous étions amoureux, dans la mi-vingtaine, et chacun de nous avait un bon emploi. Nous étions prêts. Quand j’y pense, c’est comme si nous en avions discuté hier! J’ai pris un rendez-vous chez mon médecin pour qu’il me prescrive de l’acide folique. Tsé, on voulait mettre toutes les chances de notre côté; on souhaitait un enfant en santé.
Bon, on verrait bien. Anyway, on l’aimerait de tout cœur!
Lorsque nous avons décidé de ne plus nous protéger, je m’en souviens encore. Nous étions fébriles. Une grande étape commençait : celle de devenir parents. Fabriquer un humain à deux et avoir la chance de le porter pendant 9 mois dans mon ventre, c’est quand même assez surréaliste quand j’y pense!
Puis les mois sont passés; ils se sont succédés les uns après les autres. Et mon corps me disait chaque fois qu’aucun bébé ne s’était encore accroché dans mon bedon. Ce n’était pas le bon mois. Serait-ce le prochain? Mon chum essayait de ne pas y penser et s’est lancé dans l’agrandissement de notre maison. Tandis que moi, j’essayais de penser à autre chose... mais j’en étais incapable. J’ai commencé à m’isoler chez moi. Je réfléchissais. Des questions défilaient dans ma tête. Qu’est-ce que je ne fais pas comme il faut? Qu’est-ce que je dois améliorer qui m’aiderait à devenir enceinte? Je sais, c’est fou, mais tout ça arrivait bien malgré moi. J’avais toujours voulu devenir mère et l’idée de ne pas pouvoir le devenir m’obsédait.
Un an et demi plus tard, les rendez-vous avec les spécialistes ont débuté. Mon chum a été le premier à y passer. Il a fait vérifier s’il avait des spermatozoïdes de champion ou non. Avec un énorme sourire, il m’a annoncé que tout allait bien de son côté. Merde!!!! Était-ce donc moi le problème? Ce jour-là, mon anxiété a augmenté fois 1000! Je savais que je passerais différents examens physiques. Et oh! Si vous saviez combien je suis douillette!
Autour de moi les gens bienveillants abondaient de bons conseils tels que : « Arrête d’y penser! » Dans ma tête, je répondais : "Bien sûr ! Tout de suite ! Attends une seconde... voilà, c’est fait ! Pouf, je n’y pense plus!" Bon, même si je suis une personne peu patiente, j’ai un bon sens de l’humour ! Je comprenais mes proches qui désiraient me voir heureuse! Quand j’y pense, si tu as vécu une situation similaire, il doit te revenir en tête "touuusss" les bons conseils que tu as déjà reçus. J’en suis certaine!
Après quelques examens médicaux à la clinique de fertilité OVO, nous avons découvert que le problème était causé par ma glande thyroïde. Mon médecin de famille m’avait pourtant fait passer des prises de sang pour la vérifier et ma TSH (thyroid-stimulating-hormone) était normale. Ce que OVO m’a expliqué et que mon docteur ne savait pas puisqu’il n’avait eu à traiter aucune autre cliente dans ma situation, c’est que même si je n’étais pas en hypo ou en hyper, mes données pouvaient jouer sur ma fertilité. Il y avait donc de l’espoir ! Cette nouvelle m’a causé un mélange de joie et d’anxiété. Même si OVO m’a assuré qu’il n’y aurait aucun impact sur la santé d’un futur bébé, c’était tout de même la première fois qu’une médication sur une base régulière m’était prescrite. J’avais à prendre du syntroïde ainsi qu’une autre hormone, le Clomid, pour me donner un petit coup de pouce. Cette hormone aiderait mes ovaires à créer de super ovules!
Trois ans plus tard, après avoir passé plusieurs examens physiques, après avoir fait des tonnes de tests de grossesse pour les jeter aux poubelles, après avoir passé par toute une gamme d’émotions avec mon amoureux et en être ressorti plus proches que jamais... un bébé s’est accroché dans mon bedon! Oui, oui, deux mois après avoir commencé le syntroïde et le clomid, mon test était enfin POSITIF! Notre fille a maintenant 4 ans et demi (il ne faut pas oublier la demie!) Elle est en parfaite santé et a la même patience que sa maman!
Tout ça pour dire que ceci est mon histoire et tous les couples ont la leur. La nature est bien difficile à comprendre et même la médecine ne comprend pas tout du corps humain. Nous sommes très chanceux d’avoir notre fille. Tous n’ont pas la même chance. Des ami(e)s autour de moi n’ont pas notre chance. Je comprends la tristesse et le deuil par lesquels ils doivent passer. C’est maintenant à mon tour de faire partie des proches et j’ai des conseils à donner. Pas à mes amies dans le chagrin mais aux personnes qui les entourent, famille et ami(e)s dont celui là:
Écoutez sans parler! Le silence fait parfois plus de bien. ;)