Je n’apprendrai rien à personne en disant que les familles québécoises ne cessent d’évoluer. En fait, depuis les dernières décennies, elles ont fait face à de nombreux et importants changements sociaux, dont, entre autres, l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail. Bien que positive à plusieurs égards, cette réforme a principalement permis une restructuration des rôles au sein des familles québécoises permettant ainsi aux pères de s’impliquer d’avantage dans l’éducation des enfants, car, disons-le : Les papas sont plus présents que jamais!
Nous connaissons désormais toute
l’importance du lien d’attachement qui se crée entre le nourrisson et la maman (figure principale d’attachement) dès les premiers instants de vie, ainsi que les conséquences et les impacts majeurs de ce dernier sur le développement de l’enfant. Toutefois, de plus en plus d’études sur le sujet tendent à démontrer une certaine hiérarchie des relations d’attachement, laissant ainsi place aux figures dites «substituts», à la figure principale, vous l’aurez deviné: les papas! Bien que la maman reste, dans la majorité des cas, le «caregiver» privilégié des bébés, n’en reste pas moins que ces études ont su prouver que, sur le plan affectif,
le jeune enfant est en mesure de développer des liens sécurisants et réconfortants, à différents niveaux sur l’échelle hiérarchique, avec d’autres personnes de son environnement immédiat.
Dans un de mes précédents articles ayant pour thème l’anxiété postnatale, je citais les difficultés d’adaptation que pouvaient vivre certaines mamans suite à l’arrivée d’un bébé, dont la dépression post-partum et l’anxiété généralisée. En fait, ces mamans se sentent souvent seules et démunies face à leurs difficultés, face à leur crainte de ne pas être adéquates ou encore de ne pas être à la hauteur des «standards de superwoman» reflétés par la société actuelle.
Ces études sur la hiérarchisation des relations d’attachement viennent alors diminuer ce fameux sentiment de culpabilité que peuvent ressentir ces mamans en laissant plus de place à leur conjoint dans l’éducation des enfants. Qui plus est, une relation père-enfant saine est nécessaire et bénéfique pour le développement de l’enfant, puisqu’elle lui permet d’agrandir ses perceptions, de découvrir et d’explorer son environnement en utilisant ses fonctions «sensorimotrices», et ce, tout simplement parce que les papas sont naturellement plus centrés sur l’action et le jeu pour entrer en relation et communiquer.
Voici donc quelques pistes d’intervention et d’astuces pouvant être utilisées au quotidien pour favoriser le lien d’attachement dans la relation père-enfant :
- Faites participer papa à travers les routines du quotidien!
N’hésitez pas à intégrer le papa dans les routines quotidiennes, que ce soit pour les biberons, l’habillement, le bain, mais surtout pour les jeux au sol, les activités d’éveil motrices et ludiques Vous pouvez également créer un moment «seul avec papa» pendant lequel le papa sera la personne ressource, la figure d’attachement vers qui l’enfant pourra se retourner en cas de besoin.
- Valoriser les activités sportives et sensorimotrices pour la relation père-enfant
Tel que mentionné, la relation père-enfant se développe naturellement par le jeu. Alors n’hésitez surtout pas à faire bouger votre enfant à l’extérieur, que ce soit au parc ou encore au terrain de soccer! L’hiver, favorisez la patinoire du coin, les promenades en traineau ou encore les glissades sur neige. Une période de 30 minutes au quotidien suffit amplement pour maximiser la relation et ainsi créer un lien affectif solide. Vous pouvez aussi trouver des activités qui visent la recherche sensorielle, que ce soit au niveau vestibulaire et proprioceptif, à l’aide du trampoline ou d’un tunnel ou encore en stimulant les aires auditives et visuelles grâce aux comptines et à la danse! Les jeux de parcours, les chasses aux trésors, les marionnettes, les déguisements, le bricolage et le dessin sont également des activités ludiques qui aident grandement à la relation père-enfant puisqu’elles font appel à la créativité, ainsi qu’à l’imaginaire des tout-petits. Enfin, gardez en mémoire que ce sont les expériences positives qui favorisent le lien d’attachement et la motivation affective.
Alors amusez-vous!
Sources :
http://csvdc.qc.ca/wp-content/uploads/2014/06/SAVOIR_LIRE_L_ATTACHEMENT_DE_L_ENFANT.pdf