Qui n'est pas à la recherche du point d'équilibre dans sa vie?
On imagine souvent l'équilibre comme un endroit où plus aucune difficulté n'apparaît. Alors que l'équilibre, qu'il soit physique ou psychologique, est en mouvement perpétuel. L'équilibre est dynamique. Le meilleur exemple est celui de notre équilibre postural. Plus il est dynamique, plus c'est facile de se tenir debout, même en courant ou en sautant de roche en roche. Moins il est dynamique et plus il est rigide, plus le risque de chutes est élevé.
C'est la même chose en ce qui concerne notre santé physique et émotionnelle !
Cerveau et émotions
On ne s’en rend pas toujours compte, mais le cerveau humain est le seul organe biologique qui s’étudie lui-même. On imagine la complexité de ce travail fascinant qu’a entrepris notre système nerveux pour définir ses différents processus et les réalités perçues. Ce n’est déjà pas évident lorsqu’on s’adresse à des processus d’intégration motrice ou sensorielle qu’on peut quantifier dans le cadre d’une étude exhaustive… Que dire lorsqu’il s’agit d’étudier la manière dont lui-même génère et gère des émotions et des pensées, ainsi que leur influence sur les représentations de soi et d’autrui ? On devine que la tâche est semée d’embûches.
Développement du Soi
Nous cherchons tous à vivre des relations harmonieuses avec les autres, tout en ayant besoin de nous sentir des personnes à part entière, autonomes, préservant notre espace personnel, nos élans et nos inspirations. Il y a donc un mouvement de rapprochement vers les autres et un autre de séparation pour conserver notre autonomie et ressentir notre individualité. Si ce double mouvement n’est pas rencontré de manière saine et sécuritaire, il génère alors une double contrainte et des enjeux relationnels qui induisent, d’une part, des blessures d'abandon et des réactions de dépendance ou, d’autre part, des blessures d'envahissement et des réactions d’indépendance. Ces enjeux sont interdépendants de la qualité de présence des parents et des enseignants, tout en étant affectés par les croyances parentales, familiales ou culturelles dans lesquelles l’enfant est immergé. En réaction à ce contexte éducatif, l’enfant se forge une identité et une personnalité qui l’amènent à développer des comportements dérangeants pour les adultes, qu’ils soient parents ou enseignants. Devenus adultes, ces comportements dérangeants limitent la qualité des relations interpersonnelles et, souvent, se répercutent dans la vie de famille.
Équilibre émotionnel
Les premières théories expliquant les émotions avaient ségrégé le contrôle de la pensée et des mouvements dans le cerveau, alors que le contrôle des émotions était imaginé uniquement dans le corps. Il faudra attendre le 20e siècle pour que des chercheurs démontrent que le cerveau contrôle également les émotions, tout en modulant les hormones, l’homéostasie du corps, les réactions végétatives (systèmes respiratoire et cardio-vasculaire) et l’expérience émotionnelle. Cependant, la croyance populaire continue de situer le contrôle émotionnel ailleurs que dans le cerveau et ce, de manière indépendante du mental. Pourtant, la pensée, l’émotion, la cognition, la mémoire ou l’attention vont émerger des interactions entre les structures cérébrales pour influencer notre corps à ressentir ou bouger en interaction avec le milieu environnant.
Maturation du cerveau
Contrairement aux idées reçues, le nombre maximal de cellules nerveuses est atteint à la naissance et décroît tout au long de notre vie. En d’autres mots, nous perdons des neurones quotidiennement et ce, même si nous prenons soin de notre santé. Pourtant, les capacités de notre cerveau se développent tant et plus tout au long de la vie, du moins si nous le maintenons actif : nous apprenons, nous mémorisons, nous nous forgeons des souvenirs, nous raffinons nos mouvements, etc. Par contre, le processus de dégénérescence ou un déficit de la maturation du cerveau peut perturber cette réorganisation permanente du cerveau.