Petite technique (presque) infaillible et (presque) sans pleurs pour que les
enfants de 2 à 5 ans apprennent à s’endormir seuls
Les mères sont constituées hormonalement pour répondre aux pleurs de leurs jeunes enfants.
Il est donc excessivement difficile pour elles de laisser les laisser pleurer, et je me dis que si la nature en a voulu ainsi, il y a de fortes chances pour que ce soit ce qu'il y a de mieux pour le développement de l'enfant. D'ailleurs, les recherches en neurosciences tendent en ce sens.
Mais quoi de plus difficile que de composer avec une heure du dodo qui s'étire, alors que notre niveau de fatigue est à son plus haut !!! Chers parents, je compatis avec vous: je ne connaissais pas la technique qui suit, et honnêtement, j'aurais VRAIMENT aimé la connaître lorsque mes enfants étaient en bas âge, tant
j'ai vu un grand nombre d'enfants se coucher sans chichi après quelques jours !
Voici donc en étapes, une technique magnifique qui vous permettra de
mettre vos enfants au lit dans le calme et la bonne humeur !
Premièrement,
identifiez la cause : tempérament anxieux ou anxiété passagère (peur des monstres), désir d’avoir du pouvoir, de l’attention, etc. Trouvez des moyens de répondre à ces besoins d’une façon plus ajustée que par les demandes incessantes à l'heure du dodo.
Ensuite,
apprenez aux enfants à vivre des délais et à s’occuper seuls durant le jour : si nous sommes constamment en interaction avec eux lorsqu’ils sont éveillés, comment pouvons-nous espérer qu’ils passent 10 heures seuls dans le noir sans vivre d’anxiété ? Commencez par de petits défis, puis allongez le temps GRADUELLEMENT. Utilisez un système de renforcement pour souligner tous les moments où ils s’occupent seuls.
Pour en savoir plus, visionnez la vidéo gratuite sur
l’Approche responsabilisante de Nancy Doyon, plus particulièrement à partir de 17 minutes.
https://nancy-doyon.mykajabi.com/p/formation-gratuite-responsabiliser-les-enfants-en-10-etapes
Puis, lorsque vous avez complété ces deux étapes (ce qui peut parfois nécessiter l’accompagnement d’un intervenant qualifié), commencez à appliquer la technique suivante:
- Expliquez à l’enfant ce qu’il peut faire lorsqu’il a besoin de quelque chose et qu’il est couché ou s’il ne s’endort pas. Par exemple, si je veux de l’eau, je prends mon gobelet près de mon lit, si je veux faire pipi, j’y vais seul/e; si je ne m’endors pas, je peux jouer avec mes toutous, me raconter une histoire dans ma tête, etc. Faites un jeu de rôle pour l’aider à comprendre ce qu’on attend de lui, soit en inversant les rôles (il doit vous coucher et vous faites plein de demandes), soit à l’aide de toutous ou poupées.
- Ensuite, tout dépendant de ce que l’enfant est en mesure de faire, vous commencerez très progressivement à valoriser les moments où il est seul et calme dans son lit. Par exemple, pour un enfant qui s’endormait avec vous seulement, le premier défi sera de rester dans son lit en silence pendant 1 minute (30 secondes même si c’est trop !) alors que vous vous assoyez sur le bord de son lit sans lui donner d’attention; tandis que pour un enfant de 4 ans qui fait des demandes au 5 minutes, vous commencerez avec un défi de 5 minutes en demeurant simplement à l’étage. Il est très important que l’enfant vive des réussites pour que la technique fonctionne, alors il vaut mieux commencer par des défis trop faciles que de le mettre en échec.
Pour les aider à réaliser ces défis, j’aime bien utiliser l’application suivante* sur un cellulaire ou une tablette afin qu'il puisse "voir" combien de temps il reste avant d'avoir réussi. Je mets à la vue de l’enfant, sur un bureau par exemple. Attention de penser à enlever le son pour ne pas le réveiller s’il est près de s’endormir, évidemment ! Souvent, juste le fait de regarder apparaître l’objet derrière la minuterie l’occupera, ce qui l’aidera à demeurer calme.
https://play.google.com/store/apps/details?id=com.fehnerssoftware.visualtimer
- Lorsqu’il a réussi son défi, vous allez le voir et vous le félicitez chaleureusement (sans avoir une voix trop stimulante : on veut qu’il dorme éventuellement !) et vous lui donnez un câlin et un bisou.
- PROGRESSIVEMENT, vous augmentez le temps. Oui, les premiers soirs, c’est exigeant, mais c’est très gagnant et ce, à très court terme ! Dans quelques jours, vous devriez avoir à aller voir votre enfant seulement 2 à 4 fois, puis pouvoir passer à la méthode des billets dodo que vous pouvez trouver dans le livre de Nancy Doyon sur le sommeil des enfants : SOS dodo, éditions Midi trente.
- Bien sûr, il y a de fortes chances qu'il veuille savoir ce qui se produira s’il ne reste pas dans son lit en silence ! Vous lui dites alors que vous devrez quitter la chambre si vous y êtes ou que vous fermerez la porte si vous êtes déjà à l’extérieur. La condition pour que vous retourniez dans sa chambre ou que vous ouvriez la porte, c’est qu’il soit retourné en silence dans son lit. Ce n’est donc pas une punition, mais bien un choix : « Tu veux ma présence ? Tu veux la porte ouverte ? Alors reste dans ton lit / reste en silence. ». Idéalement , vous le démontrez dans un jeu de rôle dans un premier temps, en dehors de l'heure du dodo (exemple : papa - ou un toutou dont vous jouez le rôle - fait plein de demandes et maman ferme la porte jusqu’à ce qu’il soit en silence). Le ton est NEUTRE, sans impatience, un peu robot : il doit vivre du plaisir lorsqu’il réussit, et obtenir peu d’attention lorsqu’il ne collabore pas.
- Lorsque l'enfant arrive à s'endormir avec un maximum d'une ou deux demandes, vous avez presque atteint votre but: maintenez au moins 3 semaines pour vous assurer que le comportement est bien acquis. Notez qu’après 5 à 10 jours, il arrive souvent que l’enfant teste la solidité de l'intervention et retourne à son ancien comportement. Gardez votre calme, continuez à appliquer avec fermeté et bienveillance: tout rentrera fort probablement dans l’ordre.
Bonnes soirées dans le calme !!!
* Inspiré d’une intervention de Sylvie Lavallée, conseillère pédagogique en CPE et coach familial
**D’autres applications peuvent êtres intéressantes, mais il faut toujours que ce soit visuel afin que l’enfant puisse voir le temps qui reste. Les chiffres étant abstraits ne sont d’aucune utilité.