Mes beaux-parents sont trop envahissants!!

Mes beaux-parents sont trop envahissants!!
Lorsqu’on devient parent, le réseau social qui inclut la famille élargie est souvent très utile pour nous soutenir dans notre nouveau rôle. Nos responsabilités se sont multipliées d’un seul coup et il est parfois sécurisant de pouvoir compter sur notre famille pour nous permettre de récupérer un peu.
Mais parfois, cette aide externe prend un peu trop de place! Alors, quoi faire quand cette aide si précieuse devient trop intrusive dans nos vies et nos choix éducatifs?

1. Clarifier les rôles de chacun lors d’une discussion de couple.

Les parents sont avant tout responsables de l’éducation de leurs enfants. Bien que les notions de plaisir et d’empathie sont essentielles, la mise en place d’un encadrement éducatif est primordiale. Le rôle des grands-parents est davantage relié au plaisir. N’ayant plus la responsabilité éducative, ils ont donc le loisir de pouvoir gâter leurs petits-enfants à leur guise. Quel parent n’aimerait pas pouvoir se soucier uniquement de faire plaisir à ses enfants?? Il est toutefois important de préciser que ces privilèges de grands-parents ne peuvent s’appliquer dans toutes les familles. Si les grands-parents font partie de la vie des enfants au quotidien ou de façon très régulière (s’ils gardent par exemple), ils ont à ce moment, tout comme la gardienne, un rôle d’éducation. Ils doivent donc agir en conséquence.

2. Clarifier nos attentes et établir des limites claires.

Il est important  de s’entendre en tant que couple afin d’être au même diapason et ainsi pouvoir se soutenir devant les grands-parents, ou toutes autres personnes de notre entourage qui tentent de s’immiscer dans nos choix d’interventions. Il pourrait aussi être judicieux d’annoncer officiellement vos limites aux autres afin que tout soit clair pour tout le monde.

3. Avoir une communication positive avec notre réseau social (familial et amical) en se centrant sur les besoins de l’enfant ainsi que le respect de vos choix éducatifs.

  • Prendre le temps d’en discuter calmement en présence des personnes concernées afin de faire le point. Si ce n’est pas possible, il  revient à chaque parent d’aborder le sujet avec ses propres parents.
  • Choisir un moment où tous seront réceptifs et auront le temps d’en discuter. Idéalement, éviter les fêtes familiales.
  • Éviter la présence des enfants lors de ce genre de mise au point entre adultes. Le but est de tous s’entendre sur la même chose en ce qui les concerne.
  • Être empathique et tenter de comprendre les raisons qui justifient les interventions de votre famille ou vos amis lorsqu’ils vont à l’encontre de vos interventions de parents. L’intention derrière est sûrement bonne, mais peut-être ont-ils mal choisi leur moyen.
  • Utiliser l’humour pour dédramatiser. Vous pourrez de cette façon faire passer plusieurs de vos messages sans trop froisser les gens.
  • Utiliser différentes techniques afin d’éviter que l’autre se sente attaqué, tel que la technique du sandwich. Elle consiste à dire un point positif suivi d’un point négatif et de conclure avec un autre point positif. Le « Message Je » est aussi très utile. Il vous suffit de décrire le comportement qui vous dérange, de nommer l’émotion qu’il provoque en vous ainsi que ses conséquences. Un autre moyen qui pourrait aider lorsque la communication est plus difficile et s’enflamme rapidement est l’écriture. Prendre le temps d’écrire ce que vous désirez dire à l’autre. Ceci peut vous permettre s’extérioriser certaines frustrations pour ensuite vous censurer et reformuler!

4. Éviter les menaces qui ne feraient qu’augmenter les conflits en créant de la tension. Limiter plutôt votre temps de présence si vos limites ne sont pas respectées.

Offrez plutôt un choix clair. Ils prendront leur décision et vous appliquerez la conséquence qui s’impose. Exemple : « Pour nous, il est important que nos enfants ne mangent pas de bonbons les soirs de semaine. Le sucre nuit à leur sommeil. Par conséquent, nous apprécierions que lorsque l’on vient souper chez vous, vous ne leur offriez aucune sucrerie. Je sais que vous désirez uniquement leur faire plaisir, mais veuillez respecter notre choix de parent. » Si votre consigne n’est pas respectée, imposez la règle à vos enfants et demandez à parler en privé avec le grand-parent afin de lui rappeler gentiment votre règle. S’il ne vous écoute toujours pas, vous pouvez lui refléter qu’il ne vous respecte pas dans votre choix éducatif alors vous choisissez de partir. Si le comportement est récurrent, vous pouvez simplement décider de plus aller souper en semaine chez vos parents.

5. Être conciliant sur certaines choses lorsque l’on n’est pas chez soi.

Avant d’appliquer à la lettre les consignes que vous avez à la maison, posez-vous la question à savoir s’il est crucial de respecter cette consigne en tout temps. Est-ce si dramatique de laisser nos enfants se coucher tard lorsqu’ils sont avec leurs grands-parents? Est-ce si terrible qu’ils mangent des bonbons ou encore ne mangent que très peu aux repas? Ceci reste toutefois des choix de parents. Certaines choses telles que la politesse peuvent être sans appel. À vous de déterminer à l’avance ce qui doit être respecté en tout temps.

6. Fermer les yeux consciemment devant certains écarts des grands-parents. Ceci ne sera que bénéfique pour le lien de complicité qu’ils développent avec leurs petits-enfants.

La plupart d’entre nous ont de beaux souvenirs avec nos grands-parents. Des petits secrets bien gardés sur certains « spéciaux » qui dérogeaient aux règles de nos parents. Ces moments ont pour effet d’augmenter la confiance et la complicité entre l’enfant et ses grands-parents. Alors, pourquoi les priver de ce plaisir?! N’hésitez pas à laisser d’autres adultes devenir significatifs pour vos enfants. Vous aiderez ainsi vos enfants à se construire, entourés de gens en qui ils ont confiance. En conclusion, soyez le plus clair possible dans vos attentes face à votre réseau social tout en gardant une certaine souplesse!! Amusez-vous bien!!
Hélène Fagnan

Éducatrice à l'enfance, coacf familial et fondatrice de Nanny secours. Entrepreneure depuis l'automne 2006.

Hélène Fagnan

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