Déjà que l'adolescence se vit en mode tourmenté et rebelle, imaginez en plus toutes les émotions supplémentaires que peut vivre l'adolescent face à la perte d'un être cher ; père, mère, frère, soeur, ami, adulte significatif.Selon son caractère, son tempérament, il aura différentes réactions à cette annonce et les jours qui suivront.
Perte d'appétit;
Manque de motivation ou d'intérêt pour ses études;
Isolement ou au contraire évasion dans plusieurs activités;
Insensibilité en apparence ou hypersensibilité;
Insomnie ou fréquentes période de sommeil;
etc.
Lui, l'adolescent qui se croyait blindé se voit confronté à la fatalité de la vie. Ses repères, selon le lien et le type de décès, sont chamboulés dans son coeur et dans sa tête. Il comprend que la mort n'est pas un jeu, qu'il n'y a pas de deuxième ou de troisième vie dans la réalité.S'il est ouvert à partager, vous pouvez l'accompagner dans ses questionnements, valider sa peine, vérifier avec lui ses croyances. Lui exprimer que ce décès vous touche aussi pourrait le rassurer dans sa peine.Vous connaissez votre adolescent, votre adolescente, vous saurez le lire autant dans son non-verbal que dans ses verbalisations.J'invite les parents à le respecter dans sa façon de vivre sa peine, son deuil. Dans ses silences. Il n'y a pas deux adolescents pareils. Semblables à l'extérieur, oh! que oui. Pareils à l'intérieur, non, non, non!Il existe cependant une généralité; malgré leur drôle de façon de s'exprimer, ils ont tous besoin de se sentir aimés, encadrés, respectés, surtout lorsqu'ils vivent un deuil. Les amis jouent aussi un très grand rôle encore plus dans cette nouvelle étape de la vie, faites-leur confiance.Afin de l'accompagner, vous pouvez lui ouvrir une porte en lui offrant votre écoute s'il en ressentait le besoin, lui suggérer de créer un album, une boîte souvenir, un journal de la personne décédée. Selon le lien avec le défunt, il pourrait aussi participer aux rites funéraires: écrire un poème qu'il pourrait lire, créer un montage vidéo ou composer une chanson pour le service funéraire, être porteur (garçon et fille) etc.En tant qu'adolescente endeuillée à plusieurs reprises (grands-parents, cousins, plusieurs amis etc.) je peux vous confirmer que la vie peut sembler très imparfaite et ingrate à cet âge. Mais avec des parents aimants, des amis réconfortants vivre son deuil un peu plus sereinement est possible. Aujourd'hui il existe des organismes comme Parent Étoile, Deuil Jeunesse. Plusieurs salons funéraires et coopératives funéraires offrent aussi des services d'accompagnement pour les jeunes endeuillé(e)s, je vous propose à communiquer avec eux.Dans quelques années, il, elle vous dira "Merci" de l'avoir aidé(e) et accompagné(e) à
Vivre son premier deuil à l'adolescence.