Hier, j’ai dû aller au Bureau en Gros pour faire imprimer mes affiches pour la promotion des ateliers pour parents que je vais offrir. L’employée dans la section de l’impression, âgée d’une cinquantaine d’années, je présume, nommée Diane (j’ai vu son nom sur son étiquette épinglée à son chandail), me fait une remarque lorsqu’elle sort les copies de mes affiches intitulées : « Ateliers d’habiletés parentales ». Elle me regarde, sourire en coin, et rajoute : « On est donc rendu là, avec des cours pour parents… ». J’en profite alors pour faire de la « pub » pour mes services et je lui explique que c’est une demande grandissante, car les parents d’aujourd’hui aiment être renseignés sur tous les sujets incluant bien sûr l’éducation de leurs enfants.
Diane me raconte qu’elle est toujours surprise de voir la quantité de mamans défiler au magasin complètement hypnotisées par leurs cellulaires sans vraiment jeter un regard à bébé qui gazouille dans le carrosse… Elle m’explique ensuite qu’elle se souvient de l’époque (elle a été maman à la maison durant 12 ans) où elle promenait ses enfants dans la poussette en leur décrivant tout ce qu’elle voyait autour d’eux. De plus, elle m’informe que certaines mères lui ont déjà dit qu’un jeune bébé ne comprend rien à cet âge. Elle leur a répondu qu’elle n’était pas d’accord et qu’un bébé enregistre beaucoup plus qu’on peut le croire. Je dois avouer que les résultats des recherches portent dans le même sens que les dires de Diane et que la stimulation du langage du bébé se fait justement en décrivant à notre enfant ce qu’on voit autour de lui.
Cette chère Diane me fait part de ses autres observations. Elle remarque que l’autonomie des enfants n’est pas toujours encouragée et que certains parents font les choses à la place de leurs enfants même lorsque ces derniers sont amplement capables de le faire eux-mêmes. Je ne peux pas la contredire, j’enseigne tout de même des habiletés de soutien à l’autonomie! Un enfant autonome se sent en général plus compétent et c’est donc plus facile pour lui d’acquérir une bonne estime de soi.
En terminant notre conversation, elle dit comprendre que ça puisse être ainsi avec la vitesse de la vie actuelle. Elle trouve que c’est bien différent du temps où elle est restée à la maison, le stress était moins présent… Elle regarde autour d’elle et voit les parents ainsi que les enfants constamment à la course. Le stress est grandement impliqué, selon elle, dans les causes de tout ce qu’elle a énuméré auparavant. Encore une fois, je trouve ses propos censés. La vie d’aujourd’hui va vite, très vite et souvent un peu trop vite…. C’est donc évident, à mon avis, qu’il y a des conséquences à ce rythme effréné.
En quittant le Bureau en Gros, j’ai réfléchi à Diane… Est-ce qu’elle avait suivi des cours d’habiletés parentales à son époque? Sûrement pas! C’était tellement rare! Elle avait seulement l’instinct maternel d’une mère qui observe son enfant, qui l’analyse et qui avec le temps devient LA vraie spécialiste de SON enfant. Le cellulaire n’existait pas à ce moment. Durant la promenade avec bébé dans le carrosse, l’option d’aller sur Facebook était tout simplement impossible!
Cet instinct maternel, les mères d’aujourd’hui le possèdent encore, mais elles doivent se faire confiance. En observant son enfant et en écoutant la petite voix intérieure qui nous guide, on se reconnecte alors avec cet instinct fondamental qu’on a en soi. Les mères actuelles ont leurs forces et leurs faiblesses, tout comme la génération précédente a aussi eu les siennes, ceci étant dit, il y a et il y aura toujours de merveilleuses mamans, et ce, peu importe l’époque…
Merci Diane, sans le savoir vous m’avez inspirée…