Apprentissage à la propreté : Ma fille a un blocage au niveau de la propreté

Apprentissage à la propreté : Ma fille a un blocage au niveau de la propreté

Bonjour,

Ma fille a trois ans et demi et présente un blocage avec la propreté. Elle est très développée sur le plan intellectuel et s'exprime très bien pour son âge. Elle s'habille seule et est très autonome. Nous essayons de l'amener sur la toilette depuis environ un an. Le problème, c'est qu'elle n'a jamais réussi à faire pipi sur la toilette jusqu'à il y a environ un mois et demi. Nous pensions qu'elle apprécierait l'expérience, mais non. Elle ne veut toujours pas y aller et se retient très longtemps. Son éducatrice lui propose chaque jour d'aller sur le pot, mais elle n'y est allée que deux fois. Elle a fait pipi deux fois sur la toilette dans la même journée ! Le week-end, nous lui mettons des culottes pour qu'elle sente ses envies, mais si elle réussit à faire un pipi dans la journée, c'est une très grande victoire !

Le problème est qu'elle demande une couche peu de temps après. Une fois la couche mise, elle me dit quand elle vient de faire pipi dedans. Je commence à me rendre compte qu'elle s'appuie sur ses couches, et je n'ai plus d'espoir qu'elle demande à ne plus en porter d'elle-même. Son éducatrice m'a conseillé de ne plus lui en mettre et de lui dire que c'était terminé, que nous en étions à cette étape. Hier, j'ai tenté cela. Elle a voulu aller sur la toilette quelques fois, mais elle me disait seulement que son pipi ne coulait pas. Après plusieurs heures (de 9 h à 16 h 30) à la voir se retenir et avoir mal, j'ai fini par lui remettre une couche.

Mon conjoint ne comprend pas et voudrait que je la laisse se faire pipi dessus. Mais en la voyant se retenir, je ne sais plus quoi penser. Même si nous essayons de rendre l'expérience positive, il semble qu'elle n'en retire aucune fierté. Nous ne savons plus quoi faire. Elle a deux formats de petit pot et une planche pour aller sur la grande toilette, mais elle préfère la grande toilette. Les tableaux de motivation, les récompenses, les petites culottes avec des motifs qu'elle aime… rien ne la motive ! Ma fille est grande pour son âge, et nous sommes découragés de devoir changer ses grosses selles chaque jour. En plus, je dois me battre avec elle pour les changer.

Je ne crois plus que la laisser utiliser des couches soit la solution, car j'ai l'impression qu'elle a pris l'habitude de ne faire aucun effort et de tout faire dedans. J'essaie de ne pas tenir compte de la pression de l'entourage, mais cela devient très difficile. Nous aussi, nous sommes à bout et ne savons plus comment agir.

Merci d'avance pour vos conseils.


Bonjour,

En prenant connaissance de votre message, je comprends que cette situation n'est pas facile à vivre au quotidien et qu'elle suscite des inquiétudes. Il semble également que vous ressentez une certaine pression de la part de votre entourage. Pour vous guider dans cette étape, sachez que l'apprentissage de la propreté se situe généralement entre 24 et 48 mois, ce qui coïncide parfois avec la période du « terrible two ». Il est important de prendre en compte la maturité et le tempérament de chaque enfant, car ces facteurs influencent leur disposition à acquérir cette nouvelle compétence. De plus, l'acquisition de la propreté pour l'urine et les selles ne se fait pas nécessairement de manière simultanée, ce qui explique que l'apprentissage puisse s'étendre sur plusieurs mois.

Voici quelques points de réflexion pour vous aider à déterminer si votre fille est prête et comment l'accompagner dans cette transition :

  • Il pourrait s'agir d'une peur : un blocage ou même la crainte de « perdre une partie de soi ».

  • Avez-vous remarqué si cela pourrait être une manière pour elle d'attirer votre attention ? (Ex. : Le changement de couche devient un moment privilégié). Si c'est le cas, je vous suggère d'y accorder moins de temps et d'attention afin de ne pas encourager ce comportement.

  • Vous avez mentionné que votre fille est bien développée sur les plans intellectuel, langagier et de l'autonomie pour s'habiller. Peut-être serait-il utile d'explorer d'autres sphères de son développement :

    • Sur le plan des compétences sociales, montre-t-elle de l'intérêt à observer et imiter les autres enfants ?

    • Quelles sont ses réactions habituelles face à l'acquisition de nouvelles compétences ?

    • Collabore-t-elle facilement lorsque vous lui donnez une consigne ou posez une limite ?

    • Réagit-elle de la même manière avec tous les adultes ?

  • En ce qui concerne le renforcement positif, vous avez mentionné plusieurs stratégies. Il pourrait être intéressant d'identifier celles qui ont permis d'obtenir même de petits résultats. Ciblez celle qui semble motiver le plus votre fille et concentrez-vous sur cette forme de valorisation, afin de maintenir une certaine constance. Souvent, nous changeons de méthode trop rapidement, pensant qu'elle n'est pas efficace, alors qu'en la prolongeant un peu plus, elle pourrait donner de meilleurs résultats.

  • Je vous suggère également de prendre votre temps en instaurant une routine. Suivez les étapes et appliquez la même stratégie de manière régulière pendant quelques semaines. Cela vous permettra d'évaluer l'efficacité de la méthode choisie.

Il est essentiel de garder à l'esprit l'importance de la constance et d'adopter une « zen attitude », qui permettra d'accompagner votre fille à son propre rythme. Pour les enfants de 2 à 4 ans, la lecture d'histoires ou d'imagiers sur le corps humain peut être un bon moyen d'aborder le sujet sans pression. Votre fille pourra éventuellement s'identifier aux personnages.

Enfin, il peut être bénéfique de faire une pause temporaire dans les interventions, afin de réfléchir à ce qui conviendra le mieux à votre fille à ce stade de son apprentissage. Cela vous donnera l'occasion de vérifier votre disponibilité (en termes de temps et d'énergie) pour maintenir le renforcement positif sur plusieurs semaines. Vous avez le droit de lâcher prise pendant un certain temps. Cette pause pourrait également avoir des effets positifs sur votre fille... et sur votre niveau de stress ! Il est important d'accepter qu'il puisse y avoir des rechutes occasionnelles et de recommencer à un autre moment.

Je vous invite à consulter l'article de Manon Gauthier sur l'encoprésie pour approfondir votre réflexion si les difficultés persistent : L'encoprésie : comment soutenir votre enfant ?

N'hésitez pas à consulter un professionnel de la santé ou un psychologue si vous avez des doutes concernant la santé physique ou le développement global de votre enfant.

J'espère que ces conseils vous seront utiles.

 

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Annie Martin

Bachelière en psychoéducation et diplômée deuxième cycle en santé mentale. Membre du Réseau Nanny secours 2017-2024.

Annie Martin
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